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 liens vérifiés 20061007

THEME  : Les toxi-infections alimentaires collectives en France

Les principales informations concernant les TIAC en France sont accessibles via PEARLTREES.

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Listeria monocytogenes en France (gestion du risque et TIAC)

L'évaluation des systèmes de veille sanitaire de l'alimentation (évaluation et gestion du risque) 

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La veille concernant les allergies alimentaires en France

 

La France et la résistance aux antibiotiques

 

Le botulisme en France

 

 

LIENS FONDAMENTAUX

  Les principales informations concernant les TIAC en France sont accessibles via PEARLTREES.

ARCHIVES CHRONOLOGIQUES

 

 

 samedi 8 septembre 2001 22:36

L'actualité de ce jour concerne la veille sanitaire au sujet de Creutzfeldt-Jakob nouveau variant, étant donné qu'un nouveau cas a été rendu public en France, voir INVS 31-08 Nombre de cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob : données du Réseau national de surveillance des maladies de Creutzfeldt-Jakob et maladies apparentées
http://www.invs.sante.fr/publications/mcj/intro_mcj.html

Cette actualité m'amène à faire partager quelques réflexions au sujet de l'épidémiosurveillance.

Le tableau inclus dans le document de l'INVS indique l'importante progression des suspicions de maladie de Creutzfeldt-Jakob, toutes formes confondues, depuis 1992.

Les résultats obtenus montrent un doublement de cas sporadiques confirmés, ce qui n'est pas spectaculaire compte tenu du faible nombre à l'origine et de l'attention portée par la profession médicale à ce sujet.

En effet, lorsque l'on fait la comparaison entre les suspicions et les confirmations de 1992 à 2001, il devrait y avoir mathématiquement non pas le doublement mais un facteur de 1 à 10 pour les confirmations. Mais heureusement, celà n'a pas été le cas.

Nous avons la confirmation que la veille s'est grandement améliorée pour cette maladie, et ceci semble plutôt rassurant par rapport à la probabilité concernant le nouveau variant. Je ne suis pas capable de faire la même démonstration en ce qui concerne les J'aimerais savoir s'il est possible d'obtenir les statistiques concernant les suspicions suite à hospitalisation de cas suspects d'être atteints par les syndrômes dûs à Campylobacter (Guillain-Barré) ou a priori bien plus rarement à Escherichia coli (syndrome hémolytique et urémique).

Concernant les syndromes hémolytiques et urémiques en France, une étude intéressante a été faite en 1997 sur une base de plus de 300 cas. Les chiffres intéressants mais relativement anciens sont  :
"Le taux d'incidence du SHU chez les enfants de moins de 15 ans est estimé à 1 à 2 pour 100 000 enfants. En Grande-Bretagne en 1987-88, le taux d'incidence annuel du SHU chez les enfants de moins de 15 ans était de 0,9 pour 100 000 [10]. En Allemagne en 1987-90, il était de 1 pour 100 000 et aux Etats-Unis de 1 à 2 selon les Etats [2] [8]. "
http://www.invs.sante.fr/publications/shu/page1.html#jus

En juin 2000 Eurosurveillance apportait d'autres chiffres issus d'une étude.
L'étude concluait par "La part importante des cas importés en France en 1998 souligne la nécessité du renforcement des systèmes d'alerte nationaux et internationaux pour ces infections." et indiquait dans la discussion que les tests n'étaient pas suffisamment fiables, extrait :
"Une sérologie négative peut s'expliquer par une absence de réponse immunologique du patient à l'infection par un E. coli d'un sérogroupe donné, mais aussi par un test de diagnostic qui ne contient pas le LPS du sérogroupe responsable de l'infection. Ces hypothèses pourraient être étayées à condition de disposer plus souvent de la souche de E coli responsable de la diarrhée prodromique. Il serait ainsi possible de faire évoluer le test sérologique en incluant les LPS des sérogroupes les plus fréquemment identifiés comme étant responsables de SHU typique en France. Les techniques d'isolement des STEC à partir des selles des patients doivent être améliorées et des tests sérologiques permettant d'affirmer l'infection par un E. coli quel que soit le sérogroupe de la souche responsable doivent être développés."
 
Quant à Campylobacter, je n'ai trouvé aucun chiffre permettant de confirmer ou d'infirmer les évaluations qui indiquées dans les médias ces dernières semaines. J'ai pu lire qu'il y a environ 1500 cas en France chaque année, mais Campylobacter n'est pas exclusivement associé à ce syndrôme.
http://www.esculape.com/fmc/guillainbarre.html   
Cependant en ayant un tableau comparatif du même type que celui réalisé sur la maladie de Creutzfeldt-Jakob, il serait intéressant d'en recueillir quelques éléments.

Pour favoriser la veille sanitaire il serait certainement utile d'inclure les Campylobactérioses et les intoxications à Escherichia coli dans la liste des maladies à déclaration obligatoire.
Voici le décret le plus récent à ce sujet :   
Décret no 99-363 du 6 mai 1999 fixant la liste des maladies faisant l'objet d'une transmission obligatoire de données individuelles à l'autorité sanitaire et modifiant le code de la santé publique (troisième partie : Décrets)
http://www.legifrance.gouv.fr/citoyen/jorf_nor.ow?numjo=MESP9921293D

Je rappelle que la déclaration de la maladie de Creutzfeld-Jakob a été rendu obligatoire suite au décret 96-838 du 19 septembre 1996, et que la listériose l'a été suite à l'arrêté du 10 avril 1998.

Bien sûr, les Campylobacter et Escherichia seront pris en compte dans le cadre d'une déclaration de TIAC, mais cette dernière nécessite au moins deux cas groupés.

En conclusion, souhaitons que les progrès réalisés en matière de veille relative à Creutzfeldt-Jakob puissent également être rapidement mis à contribution par rapport aux autres risques qui apparaissent au moins du même ordre de grandeur selon les faits actuels.

Dans un second temps il pourrait être salutaire pour la santé publique et pour une bonne gestion des crises que les médias puissent apporter au public l'interprétation la plus objective possible des résultats obtenus et des risques les plus importants. A défaut l'Internet permettrait aux pouvoirs publics de rectifier les choses à l'image de ce fait déjà la Food Standards Agency au Royaume-Uni.

 

Gilles TIXIER ­ Amplitude mardi 11 mai 2004 08:47

Une question suite à cette annonce de l¹AFSSA :
³Morbidité et mortalité dues aux maladies infectieuses d'origine alimentaire en France
Communiqué de presse : Estimation de l'importance des infections d'origine alimentaire en France²
http://www.afssa.fr/ftp/afssa/23930-23931.pdf

Cette étude annonce entre 200 et 700 morts par an  dues à des intoxications alimentaires.
Le bulletin épidémiologique annonce moins de dix morts.

Comment s¹explique cette différence ?
    Décés direct / conséquences indirectes ?
    Cas déclarés / cas estimés ?

 

O. Cerf mardi 11 mai 2004 09:10

Le rapport de l'Institut de veille sanitaire (rédigé "dans le cadre d'une collaboration avec l'AFSSA") fait une estimation de l'ensemble des
maladies infectieuses d'origine alimentaire, d'origine bactérienne, virale et parasitaire. Le chiffre inférieur à dix auquel vous faites
allusion est celui des décès provoqués par des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC, c'est-à-dire cas groupés ou foyers
épidémiques) ayant fait l'objet d'une déclaration aux autorités sanitaires. Les décès par TIAC ne représentent qu'une très faible partie
des cas totaux, qui pour leur très grande majorité sont des cas sporadiques (non épidémiques) de toxi-infection alimentaire (TIA, à ne
pas confondre avec TIAC !)

Loïc MEUNIER mardi 11 mai 2004 11:34

Je rajouterai qu'une étude du CNA  (avis n° 42) sur la pertinence du d'un inventaire des dangers et d'une échelle objective des risques avait
pointé en son temps (2002) la difficulté de l'évaluation des conséquences réelles des TIA et TIAC.

Paul Becquart mardi 11 mai 2004 14:59

Juste un petit commentaire d'ancien virologiste.

Je rajouterai à cette étude que si nous exceptons les parasites (taenia et toxoplasma), les virus représentent 50% des cas de maladies infectieuses d'origine alimentaire (si on ne se réfère qu'aux seuls norovirus et hepatitis virus A). Toutes origines confondues les virus représentent 67 % des infections en général.
Or dans cette étude un seul virus est prédominant (norovirus : 99,4% des cas d'origine alimentaire), que dire des virus absents de cette étude dont le diagnostic est très difficile et la détection pas au point. Je parle des astrovirus, coronavirus, calicivirus (hors norovirus) et bien sûr du
rotavirus étrangement absent de cette étude.

De plus, sachant, d'une part, que beaucoup de gens ne consultent pas pour un gastro et, d'autre part, qu'on retrouve le plus souvent dans les selles d'un malade (origine virale) plusieurs types de virus différents. Ce chiffre est peut-être beaucoup plus élevé.
Je pense pour ma part qu'il est urgent de s'attaquer promptement du cas des virus en agroalimentaire, leur poids économique (coût médical, baisse de rendement au travail, absentéisme, consommation d'eau (WC et boisson), surinfection) est considérable vu le nombre de pathologies (directes ou associées c'est à dire contamination par contact) estimées chaque hiver et été. Une étude, courant années 90, montrait une prévalence de 1,1 cas de gastroentérite par habitant et par an (tous micro-organismes confondus) en
France....... Je n'ai pas encore fini d'estimer le coût d'une gastro en fonction du micro-organisme mais pour les virus (même à quelques dizaines
d'euros le cas) le total risque d'être intéressant (au delà du milliard d'euros probablement)

Or selon l'AFFSA la part alimentaire est quand même de 35%.... Nous sommes heureusement loin des grandes crises alimentaires, grâce à la réactivité des entreprsies de l'agroalimentaire mais le bruit de fond reste important.

bref il y a du pain sur la planche ... (décontaminée) :-;



jph.moreau Friday, November 11, 2005 8:36 PM

Le "tourisme" me fait penser à la célèbre "tourista"

Elle peut sévir en dehors et en dedans de nos frontières... Si elle frappe les esprits après les tubes digestifs, c'est qu'elle touche les groupes... alors que les individus isolés n'ont pas besoin de faire la queue aux lavabos et se remarquent moins;
Sait-on quelle est la proportion des coliformes, des salmonelles etc... dans ces affections fréquentes, souvent plus désagréables que vraiment dangereuses ? Il est vrai que les touristes forment une population supérieure à la moyenne du point de vue immunités...

 

Bertrand CARLIER Sat, 12 Nov 2005 09:06:42 +0100

http://www.chu-rouen.fr/cap/tourista.html

http://www.chu-rouen.fr/cap/touristmap.html

"néanmoins Escherichia coli (entérotoxinogéne = ETEC) est la bactérie la plus souvent en cause (jusqu'à 60 % des cas)."

http://www.bconcept.net/tourista.html

Le germe le plus souvent rencontré dans 40 % des cas est Escherichia Coli (colibacille),

sachant que le problème vient souvent de certaines souches d'E Coli, s'il y a diffusion des souches hautement pathogènes, cela risque de devenir bien plus grâve. Mais vu que la carte inclut certaines régions européennes et françaises, qu'elle est la stratégie européenne pour aborder cette question, notamment au niveau du tourisme et du commerce des fruits et légumes frais ?

http://www.chu-rouen.fr/cap/touristmap.html

j'ai des souvenirs épiques concernant la qualité de l'eau en corse du Sud par exemple:

lors d'une rupture d'approvisionnement en "eau de la ville" il a été découvert que c'était le cadavre d'un rongeur qui obturait le tuyau ... L'eau n'était pas traitée et le local de captage n'avait plus de porte, ce qui permettait aux animaux de venir et même de se noyer...

C'était un gite 5 épis, d'où quid de cette qualification ?
http://www.gites-de-france.fr/fr/formules/gite/centre.htm#classement



Bernard PALOMBIER Sun, 20 Nov 2005 09:01:44 +1100

Le 10 nov. 2005 à 19:35, Hubert BAZIN a écrit :
> Combien d'entre les colistiers ont-ils eu un enfant atteint d'une
> "gastro" ?
> Parmi ceux-ci, combien se sont-ils entendu dire par le pédiatre
> "c'est viral" ? réponse tous
> Combien ont-il eu à réaliser un prélèvement coproculture ?
> réponse aucun.
>
> On avance à l'aveugle, les médecins libéraux ne veulent pas faire de
> paperasses. Pas de paperasses, pas de données, et pas de données,
> pas de possibilité de s'améliorer!
> Il y a encore du travail pour avoir une vision claire des choses.

Pourquoi les Toxi-Infection-Alimentaires-Collectives (TIAC) vous semblent mal déclarées ?

Quand le caractère Collectif n'est pas établi, il n'y a pas matière à déclaration.

Chez les enfants, les causes suspectées d'infection du tube digestif sont multiples.

Quand elles ne concernent pas la "collectivité" (famille, groupe), il y a lieu de penser à une cause d'origine purement comportementale. La "Sécu" est un organisme à gestion collective de répartition des charges et risques... lui appliquer un mode de gestion individuel implique une majoration des dépenses qu'il faut répercuter sur chacun de ses bénéficiaires.

La détermination systématique de l'agent infectieux (gastro, grippe...) occasionne des charges incompatibles avec les moyens financiers disponibles, qu'il vaut mieux réserver pour des investigations concernant des conséquences risquées (séquelle de varicelle "maladie de Bell" aux symptômes bénins relativement fugaces)

Le problème de fonds correspond à la part réservée à "la médecine de groupe" dont les moyens ne sont pas superposables aux exigences d'un suivi individuel.

A propos de statistique :
Les cause de mortalité d'origine infectieuse s'élèvent à ~ 4 % tandis que les causes liées à une empoisonnement d'origine chimique conséquent de la pollution alimentaire, cosmétique, pharmaceutique, tabagique, alcoolique, industriel ... représentent l'essentiel de la morbidité et mortalité.

Le projet de loi "Reach" est une amorce de la prise de conscience des risques réellement encourus par nos populations.

 

Hubert BAZIN Mon, 21 Nov 2005 11:21:07 +0100

Les toxi-infections ne "me" semblent pas mal déclarées, c'est l'InVS qui le dit ! (voir à ce sujet le bulletin MDO de décembre 2003 : "C'est un fait, les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) souffrent d'une importante sous-déclaration, en France comme dans d'autres pays : on estime que moins d'une TIAC sur 5, voire sur 10, serait effectivement déclarée.
Sous déclarées ou sous estimées par les médecins, ces infections sont pourtant d'une fréquence très élevée et représenteraient la deuxième cause de morbidité en Europe, derrière les infections respiratoires".)

Et dans le dossier "morbidité et mortalité dues aux maladies infectieuses d'origine alimentaire en France", publié par l'InVS et l'AFFSA en mai 2004 - dossier qui montrait que le nombre de cas était de beaucoup supérieur à ceux effectivement déclarés - on peut lire au chapitre "principaux résultats de l'étude : (...) La fréquence des maladies infectieuses d'origine alimentaire estimée dans notre étude apparait très inférieure à celle estimée aux États-Unis (76 millions de cas) et en Grande-Bretagne (2 365 909 cas en 1995
en Angleterre et au Pays de Galles)" vous pouvez télécharger ce volumineux dossier à l'adresse suivante
http://www.afssa.fr/Object.asp?IdObj=25496&Pge=0&CCH=051118211219:26:4&cwSID=577A544D9177477CAB664F5CC9B996FC&AID=0

C'est depuis ce dossier que le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire ne publie plus les statistiques de TIAC.

Je vais répondre à vos objections :
1 - <<quand le caractère collectif n'est pas avéré, il n'y a pas matière à déclaration>>. Soit. Mais le fait de ne pas faire de recherches n'est il pas le meilleur moyen de ne jamais pouvoir confirmer le caractère collectif ? Un peu facile comme approche, ne trouvez-vous pas ?

2 - <<La détermination systématique de l'agent infectieux (gastro, grippe...) occasionne des charges incompatibles avec les moyens financiers disponibles, (...)>> Peut-être. Mais chaque fois que l'Assurance Maladie peut trouver un coupable, elle se retourne vers celui-ci pour lui faire supporter les charges de la maladie, ou de l'accident. Alors dans un certain nombre de cas, ce seraient les industriels que l'on "taxerait".

3 - <<Les cause de mortalité d'origine infectieuse s'élèvent à ~ 4 % tandis que les causes liées à une empoisonnement d'origine chimique conséquent de la pollution alimentaire, cosmétique, pharmaceutique, tabagique, alcoolique, industriel ... représentent l'essentiel de la morbidité et mortalité.>> Non seulement j'ai le sentiment que vous prenez les conséquences des "empoisonnements" d'une manière très large, mais encore j'aimerais attirer votre attention sur la situation dans les pays en voie de développement, très différente de ce qui se passe "chez nous"

Je vous recommande la visite du site de l'OMS. On y lit entre autres : "On dénombre chaque année dans le monde 3 millions de décès directement liés à la consommation d'eau non potable. Un chiffre colossal et particulièrement inquiétant à mettre en parallèle avec les 120 millions de personnes qui, dans la région Europe de l'OMS, ne disposent pas à ce jour et en permanence d'une eau microbiologiquement potable" (extrait de : http://www.euro.who.int/Housing/Publications/20020502_1?language=French)

ou bien ceci : "Les maladies infectieuses sont maintenant la principale cause de mortalité parmi les enfants et les jeunes adultes. Elles sont à l'origine de plus de 13 millions de décès chaque année- dont un sur deux dans des pays en développement. D'ici une heure, 1 500 personnes seront décédées d'une maladie infectieuse- des enfants de moins de cinq ans pour plus de la moitié d'entre elles."
http://www.who.int/infectious-disease-report/idr99-french/pages/textonly.html#ch1

4 - quant au projet "reach", il suffit de savoir que les produits fabriquée à raison de moins de 100 tonnes par an seront traités plus légèrement pour voir que nos politiques n'ont encore une fois pas tout bien compris. Entre deux mille tonnes de résine de PET et 50 grammes de toxine botulique, je n'hésite pas une seconde. La quantité n'a pas grand chose à voir avec ladangerosité.



Hubert BAZIN Fri, 17 Mar 2006 22:52:46 +0100

Hypothèse toute personnelle : Les données sont soigneusement planquées dans les tiroirs de l'InVS. La sous-déclaration par les médecins des TIAC était tellement
importante qu'il ne sert à rien de continuer à dépenser de l'énergie pour mettre en forme et diffuser des chiffres faux...

J'ai remarqué que les Bulletins Epidémiologiques Hebdomadaires avaient arrêté de publier les chiffres au moment où est sortie l'étude InVS/AFSSA. On est passé d'environ 8 500 cas par an (TIAC déclarées par les médecins) à environ 250 000 cas de TIA (collectives + sporadiques) par an. C'est un sujet déjà abordé.

Mais, comme Bertrand, j'aimerais bien avoir des statistiques fiables. Car sans mesure, pas de progrès possible !

cordialement
Hubert BAZIN



Nicolas Puyo Mardi 19. Décembre 2006  16:01

Je recherche des stats parlantes sur les principales épidémies de TIAC qui ont eu lieu en France depuis 10-15 ans. C’est pour inclure dans un livret de sensibilisation à l’hygiène en industrie alimentaire (je ne vous cache pas que mon but est de marquer les esprits).

Bertrand CARLIER Mardi 19. Décembre 2006  16:17


vous devriez allez voir le site que j'avais indiqué, il y a un moment (26 septembre 2006),

http://www.gideononline.com/content/outbreaks.htm

Patrice Ville Mardi 19. Décembre 2006  16:56

Voir le site de l'Invs et les publications dans le BeH

http://www.invs.sante.fr/surveillance/tiac/publications.htm




Hubert BAZIN Jeudi 4. Janvier 2007  22:16


le BEH en question nous précise dès le début la statistique "officielle" (le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire est la publication du très officiel Institut de Veille Sanitaire) -
je cite :

"Cet article présente la synthèse des données relatives aux foyers de toxi-infections alimentaires collectives (Tiac) déclarés en France, sur la période 1996 – 2005. Durant cette période, 5 847 foyers de Tiac ont été déclarés, provoquant 80 351 malades dont 7 364 (9 %) ont été hospitalisés. Quarante-cinq décès ont été rapportés."

80 351 malades en 10 ans, pas un de plus.

Or ce soir au journal de France 2, on nous a parlé de l'épidémie de gastro-entérite de cet hiver, qui a déja fait plus de 500 000 victimes, et dont le pic est attendu pour la mi-janvier.

80 351 malades en 5 ans, et déjà 500 000 pour cet hiver ?

Dites, c'est quoi au juste une TIAC et une épidémie ?

L'article cite dans ses références le rapport "Mortalité et morbidité dues aux maladies infectieuses d'origine alimentaire en France.Rapport, 2004. http://www.invs.sante.fr/publications/2004/inforigine_alimentaire." Cet excellent ouvrage estimait le nombre de victimes d'infections alimentaires (pas uniquement collectives,
d'accord, mais une épidémie peut-elle être qualifée de collective ?
si oui, pourquoi ne retrouvons nous pas ces épidémies dans la statistique ?) à près de 250 000 par an. Je regrette de ne pas avoir pu lire l'analyse que les experts de l'InVS n'ont pas manqué de faire de cet écart très important. Car enfin, si on regarde les chiffres, les TIAC ne représenteraient que 3% du total des infections alimentaires ? Ca me semble très peu.

O. Cerf Vendredi 5. Janvier 2007  17:55

En réponse à Hubert BAZIN :

Le BEH parle de TIAC, en en donnant la définition suivante :
"Un foyer de Tiac est défini par la survenue d'au moins deux cas groupés, d'une symptomatologie similaire, en général digestive, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire. Toute Tiac doit faire l'objet d'une déclaration à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) ou à la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV). Cette déclaration est obligatoire : « …d'une part pour tout docteur en médecine ou biologiste qui en a constaté l'existence, d'autre part, pour le principal occupant, chef de famille ou d'établissement, des locaux où se trouvent les malades… ».
Les chiffres dont la précision suscite votre ironie correspondent donc aux TIAC qui ont fait l'objet d'une déclaration à l'administration et - partant - d 'une investigation. Le nombre réel de TIAC est évidemment supérieur.
Si l'on définit une épidémie ainsi :
"apparition d'un nombre plus ou moins élevé de cas d'une maladie transmissible n'existant pas normalement à l'état endémique dans une région donnée" (http://atilf.atilf.fr/),
une TIAC (que les vétérinaires français dénomment anadémie) est une épidémie.
A TIAC ou à anadémie, les québécois préfèrent "éclosion communautaire", définie ainsi : "Survenue de nombreux cas d'une maladie transmissible, endémique ou non, qui sont passés à travers le filet des mesures routinières de contrôle sanitaire, et qui sont très localisés dans quelques foyers d'infection initiaux." (http://www.granddictionnaire.com/btml/). Cette définition correspond à ce que la littérature anglo-saxonne appelle "community outbreak".
Le rapport 'Morbidité et mortalité dues aux maladies infectieuses d'origine alimentaire' comptabilisait tout, sans se préoccuper de savoir si les maladies correspondaient à des cas sporadiques ou épidémiques. Il est donc normal que les chiffres soient différents. Et si les cas épidémiques (TIAC) ne représentent que quelques pour cents du total (Probablement plus que 3%), cela est-il si surprenant ? Certes, les français prennent 1 repas sur 7 (14%) en restauration hors foyer (
http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/nutri2000/nutri033.htm). Mais la RHF n'est-elle pas plus surveillée que les cuisines des ménages ?
Comme déjà souligné par un autre colistier, les gastro-entérites virales saisonnières ne sont pas nécessairement d'origine alimentaire.

 

Hubert BAZIN Vendredi 5. Janvier 2007  21:35

Mon ironie était perceptible ? Quel gros lourdaud je fais !

Oui, je suis surpris. Pas tant de la précision du chiffre, que de l'absence de commentaire, ou d'analyse. Ce chiffre me semble ridiculement faible, mais je peux me tromper. En revanche, quand on cite une référence, c'est en général qu'on la reprend à son compte (et dans ce cas, les données sont identiques ou presque identiques entre les 2 travaux), ou alors qu'on va la commenter (et alors, les résultats sont généralement sensiblement différents). Or ici, rien de tout ça.

Les chiffres qui circulent sont très variables :
- pour l'épidémie hivernale de gastro de 2005-2006, on a parlé de 2 400 000 victimes,
- les infections alimentaires groupées et sporadiques sont estimées à près de 250 000 par an,
- les cas groupés déclarés s'élèvent à environ 8000 par an

Ces trois visions sont trois éclairages d'une réalité dont parle cette liste : la sécurité alimentaire. Mais ces 3 visions sont tellement disproportionnées que j'ai du mal à en faire une synthèse.

Si j'osais, je proposerais d'élever le débat :

Nos autorités ont un devoir de protection de la population, un devoir d'impulsion de politiques, de choix d'actions à mener, etc. J'aimerais que des analyses soient faites sur les données, et pas seulement un travail de statistique descriptive. Je reste sur ma faim quand je lis "Évolution du nombre de Tiac - Au total, 5 847 foyers de Tiac, ont été déclarés pour la période 1996 à 2005. Après une augmentation du nombre de Tiac déclarées jusqu'en 1998, on a observé une tendance à la stabilisation (figure 1)."(p 419 du BEH) ou quand je lis "Le nombre médian de malades par foyer était de quatre [2 ; 300] en milieu familial et de neuf en restauration collective ou commerciale [2 ; 440]." (p 420). On pourrait avoir jusqu'à 300 malades pour un seul foyer familial ? et plus de 400 pour un seul foyer en restauration collective ? Et ç ane suscite pas plus de commentaires que ça ? Je suis décu ! On en fait quoi, de ces chiffres ? J'aimerais des analyses, des commentaires, et des axes d'amélioration, avec plans d'actions, etc. Mais la dernière partie de l'article du BEH me semble faible. Le logiciel WinTIAC est probablement un outil excellent, mais bon... La chose la plus importante me semble être "Il convient d'améliorer le diagnostic étiologique des Tiac en encourageant la prescription de coprocultures lors de la survenue de Tiac et en incluant la recherche de pathogènes non recherchés en routine comme les Campylobacter, les E. coli enterohémorragiques (EHEC), les virus entériques, lorsque la clinique oriente vers ce type d'agent (par exemple, la recherche d'EHEC en présence de diarrhées sanglantes). " Mais encore une fois , "il convient" ne me paraît pas de nature à induire une réponse coordonnée des médecins chargés de la Déclaration Obligatoire.

Voilà. C'était long, mais c'est fini. Ou presque :

Lorsqu'on parle de santé publique en France, il semble que la règle ne soit pas le partage des chiffres et des analyses. C'est le cas pour les décès liés aux infections nosocomiales : le chiffre qui circule partout c'est "4000 décès par an". En 2003, en 2004, en 2005 : 4000 décès par an. J'ai du mal à le croire...

Quant au problème des voies de contamination, je suis d'accord sur le fait que les gastro-entérites virales n'ont peut-être pas toutes une origine "alimentaire", mais dans la mesure où la contamination se fait par voie digestive ... la distinction entre les deux va être délicate à formaliser ... [je crois savoir en effet qu'il n'y a pas de contamination pulmonaire pour les gastro-entérites, mais je veux bien lire]. Quoi qu'il en soit, les "bonnes pratiques d'hygiène" qui nous occupent tant pourraient être utiles là aussi - autour des aliments et dans le comportement hors repas.



jnjoffin Samedi 6. Janvier 2007  7:04

_VIRUS_
Du rapport sur les tiac " Morbidité et mortalité dues aux maladies infectieuses d'origine alimentaire en France " (INVS -- AFFSA) ", j'avais fait un petit résumé sur les virus mentionné que voici :

N/orovirus

Les virus trouvés dans les selles des patients diarrhéiques sont nombreux, mais leur rôle pathogène n'est pas toujours établi car la confirmation des infections à Norovirus est rarement réalisée : il s'agit d'infections sans gravité et le diagnostic est réservé à des laboratoires spécialisés. Les données disponibles sont donc réduites.

Aujourd'hui quatre virus sont reconnus comme entéropathogènes :

. Rotavirus.
. Calicivirus humains (famille des Caliciviridae) avec quatre genres dont :
o Genre Norovirus appelé précédemment Norwalk Like Virus et correspondant aux Small Round Structured Virus (RRSSV) de l'ancienne classification.
o Genre Sapovirus (ex Sapporo like) (figure 6).
. Astrovirus.
. Adenovirus entériques.

Les infections à norovirus, spécifiques de l'homme, se manifestent par des vomissements, de la diarrhée, des nausées et des crampes abdominales accompagnés de fièvre surtout chez l'enfant. La guérison est généralement spontanée en 2 à 3 jours. La transmission peut se faire par voie fécale, orale (vomissements ou projections par gouttelettes
respiratoires), par les aliments, en particulier les coquillages contaminés. Le pic épidémique est hivernal.

Diagnostic possible sur les selles par RT-PCR ou Immunoenzymologie
/
_STATISTIQUES_
Est-il vraiment surprenant que les déclarations obligatoires (DO) ne soient pas effectuées ? L'État français règlemente à tout va mais est incapable d'imposer réellement ce qu'il décrète. Ajoutons que la reconnaissance de TIAC, au niveau familial par ex., n'est pas facile car le médecin qui va réaliser le diagnostic n'est pas forcément informé de cette DO et qu'on ne lui donne pas les moyens de le faire. De plus, il faut qu'il puisse affirmer l'origine alimentaire : on voit pour les virus combien c'est difficile et le diagnostic bactériologique est rarement réalisé.
Ayant un pied dans le laboratoire d'analyses médicales, j'ajoute que la volonté de faire réaliser des coprocultures pour chaque suspiction de TIAC (ou de TIA) est une vue de l'esprit : comment justifier une dépense importante pour un bénéfice ridicule ? Ou, dit autrement, comment justifier un approfondissement majeur du déficit de la Sécurité sociale
? Et cela sans parler des difficultés techniques ou du manque de fiabilité des techniques ou des laboratoires (rechercher des /Campylobacter/ avec un rendement de 99 % est optimiste).
(/Pour les DO, celles concernant des maladies autrement plus gênantes comme le SIDA ou la tuberculose sont tout aussi négligées/)

_HYGIÈNE_
Ayant la chance de visiter à la fois hôpitaux et entreprises agroalimentaires, je ne suis pas surpris du faible nombre de TIAC et du taux élevé des infections nosocomiales ! Si l'on appliquait dans les hôpitaux les procédures de l'agroalimentaire les infections nosocomiales liées à l'environnement hospitalier (un certain nombre sont de l'autoinfection lors de manipulations comme la pose d'une sonde urinaire) disparaîtraient rapidement ! C'est là où le risque infectieux est le plus important que les mesures minimales (lavage des mains,
entretien des locaux, marche en avant"...) ne sont pas (ou mal) réalisées.

A contrario, les mesures d'hygiène en alimentaire, rendant pratiquement aseptique (ou aseptisés) les aliments, peuvent avoir l'effet contraire à l'effet recherché : pour que les consommateurs deviennent résistants aux maladies microbiennes, ne faut-il pas qu'ils avalent de nombreux microbes peu dangereux pour forger leurs défenses ? (pensons par ex. aux /Listeria monocytogenes /sans effet sur les personnes immunocompétentes qui vont devenir ainsi résistantes avant d'être sensibles). Il me semble donc qu'il faudrait trouver un équilibre entre l'excès d'hygiène et le laxisme.

jn joffin

Hubert BAZIN Samedi 6. Janvier 2007  11:30


Je n'avais pas utilisé le terme de laxisme !

Je visite moi aussi des structures IAA, hospitalières, médico-sociales et en effet il y aurait bien des réflexes à transférer de l'industrie vers le monde de la santé. D'autres facteurs influent néanmoins sur la fréquence des IN, en particulier le fait que les voies d'accès au milieu intérieur sont plus nombreuses (cathéters, voies centrales, plaies, etc) et que les organismes malades sont plus fragiles. Mais ma remarque portait sur le caractère étrangement stable du nombre de décès reconnus par le Ministère de la Santé.

En revanche je suis moins convaincu par l'approfondissement "majeur" du déficit de la sécu que provoquerait une recherche systématique. Bien entendu, dans un premier temps, l'acquisition de données coûte de l'argent. Mais sur le long terme, on devrait toujours en retirer un bénéfice. Sans mesure, il n'y a pas d'amélioration possible. Je fais partie (comme d'autres) de ceux qui croient en l'acquisition du savoir de manière systématique.

Les virus sont un excellent exemple. Lorsque l'on consulte un pédiatre pour une diarrhée chez le jeune enfant, il répond souvent "bof, c'est un virus, il y en a en ce moment - ça va passer". Le rapport AFSSA -InVS indiquait que seules 25% des "maladies infectieuses d'origine alimentaire" étaient d'origine virale. Donc, il ne doit pas être rare qu'un diagnostic viral soit erroné ?

Les médecins qui n'ont pas les moyens de faire les DO, j'en ai même vu en structure hospitalière "il faudrait que l'on fasse les déclarations des infections noso, mais on n'a pas le temps". C'est peut être affaire de cohersition (*), mais aus

 

Albert AMGAR Dimanche 7. Janvier 2007  11:11


Il semble bien difficile de fournir des chiffres et je voudrais juste prendre pour exemple la mortalité liée aux TIAC :
Selon rapport parlementaire sur le risque épidémique
(http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-off/i2327-t1.asp) au sujet des infections et toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) : "la situation actuelle constitue un progrès majeur par rapport à la situation qui prévalait il y a une quarantaine d'années, la gravité des TIAC est en décroissance sensible et nous sommes aujourd'hui très loin des trois à
quatre mille décès, évoqués par certains interlocuteurs, il y a une trentaine d'années (Faute de moyens d'analyse fiable à l'époque les estimations avancées doivent être manipulées avec prudence).³ (...)
³L'estimation du nombre annuel total de décès se situe entre 228 et 691.²
Si on retient l¹hypothèse haute de 700 décès par an (hypothèse plausible compte tenu de la sous-déclaration) et une fois cela rapporté au nombre d¹habitants, nous ne sommes pas loin ou assez proche des 4000 décès par an au Etats-Unis, chiffre cité régulièrement par les CDC (The Centers for Diseases Control).
Maintenant, si l¹on croit aux politiques (période des voeux, promesses, etc. la réalité est tout autre. Ainsi selon le Ministre de l'Agriculture de l'époque, cité en 1997 dans le Rapport d'information de M. Jean-François Mattei, au nom de la mission d'information commune sur l'ensemble des problèmes posés par le développement de l'épidémie d'encéphalopathie spongiforme bovine (auditions, volume 3), "en France, nous avons eu 3 morts par intoxication alimentaire en 1994 et 8 en 1995 ; aux Etats Unis, il y a entre 4.000 et 6.000 morts par intoxication alimentaire chaque année."(http://www.assemblee-nationale.fr/11/rapports/r3291-023-x.asp)



Hubert BAZIN Dimanche 7. Janvier 2007  12:11

bonjour et merci pour ce rappel.

Il faut tout de même insister sur la phrase rassurante : "la situation actuelle constitue un progrès majeur par rapport à la situation qui prévalait il y a une quarantaine d'années (...)"

En effet, on ne meurt plus de botulisme en France - et c'est une bonne chose - et c'est en partie grâce aux efforts des colistiers.

Merci Bruno de nous rassembler!

jnjoffin Dimanche 7. Janvier 2007  12:31

Il est difficile de donner des chiffres de mortalité pour les TIAC, mais ce problème est général.
Les causes de mort ne sont pas toujours déterminées, peuvent être multiples, cachées...
Pensons aux morts d'accidents de la route :

* combien sont des suicides ?
* combien sont dus à l'éthanol ?
* combien sont liés à des drogues illicites ?
* quel est leur nombre exact ! (contrairement au "bon-sens" on définit le nombre de jours séparant l'accident de la mort pour affecter le mort concerné aux statistiques routières !)

À toutes ces questions, on ne peut avoir que des estimations souvent corrigées par des approches politiques : quand on veut montrer l'intérêt des radars automatiques on a intérêt à voir la mortalité diminuer !

Il ne faut donc pas s'étonner de statistiques bien incertaines pour des TIAC souvent sans conséquences majeures pour la santé publique.

Albert AMGAR Dimanche 7. Janvier 2007  15:21

C'est surtout grâce aux efforts des industriels.

Bertrand CARLIER Lundi 8. Janvier 2007  12:05

je sais bien qu'en ce lieu il n'y a que les problèmes microbiens qui tuent qui intèreressent certains, mais il me semble que le dossier devrait contenir outre les TIAC , au moins les "outbreak", ce qui permettrait d'inclure, les irrespects des normes chimiques:

- quid du respect des normes chimiques de l'eau en agro-alimentaire ( avec la sous-question quid de la proportion des captages qui ne sont pas aux normes 2013 ? )

-quid du taux de TIAC due à l'eau en France, cela va avec la sous question où sont les data-bases, des lieux recevant du public: hotels restaurants et gites non raccordés à l'eau de la ville? Ce serait bien de savoir si ceux qui ne sont pas raccordés à un système collectif privé et ou public ont plus d'événement ?

cela va d'ailleurs avec une question simple: doit-on informer que le captage est non collectif, je pense en particulier à des gites et ou hotels ? Il doit bien exister des guides de bonnes pratiques et des systèmes de qualification, mais où se trouve les faits ?

Loïc Meunier Lundi 8. Janvier 2007  17:42


Bonsoir à tous, Meilleurs voeux, et merci à Bruno Peiffer pour son indéfectible présence,

Je souhaitais vous préciser que le rapport sur les zoonoses publié par l'EFSA en Décembre 2006 fait pour la première fois le cas des "foodborne outbreaks" (anadémies ?) issues de quelques états membres qui veulent bien fournir des données. Cela peut constituer un complément d'éclairage au débat en cours sur ce sujet...

A lire : Source : The Community Summary Report on Trends and Sources of Zoonoses, Zoonotic Agents, Antimicrobial Resistance and Foodborne Outbreaks in the European Union in 2005, The EFSA Journal (2006), 94, aux alentours de la page 200.

http://www.efsa.europa.eu/en/science/monitoring_zoonoses/reports/zoonoses_report_2005.html


 

Marie Couvrand Mardi 16. Janvier 2007  17:00


HACCP NEWS

La lettre d'information sur la sécurité alimentaire

N°3

janvier/ février 2007


Toxi-infections alimentaires collectives en France entre 1996 et 2005

Le bilan des Toxi-Infections Alimentaires Collectives (TIAC) survenues en France entre 1996 et 2005 est paru dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 26 décembre 2006. Suite.
http://www.haccp.fr/article.php?id_article=12



jourdan hugues Dimanche 17. Août 2008 10:38
Voir les stats des TIAC.
http://www.invs.sante.fr/surveillance/tiac/donnees/tiac_2006.htm
On peut lire.
808 hospitalisation
5 déces
Si on prend comme base une population de 60 million de français,c'est peu et beaucoup à la fois : 5 cas mortels sur pas loin de plus de 1 milliard de repas.
Petit rappel
Les accident du travail font 500 morts par an et les trajet presque autant.
Les infections nosocomiales touche 80 patient par mois.
Cet été, il y a eu plus de 100 décés en montagne...




Bernard PICHETTO Dimanche 17. Août 2008 13:22
Merci.
Si l'on croise les sources, nous serions à environ 80000 à 100000 intox alimentaires par an, avec seulement 10 % de visites chez le médecins.
Comme vous dites "c'est peu et beaucoup à la fois"...
"La sécurité des aliments à l'INRA" :
http://www.inra.fr/sia2002/secualim02.pdf
"Risques liés à l'alimentation - Les toxi-infections alimentaires" :
http://lmm.univ-lyon1.fr/internat/download/item73d.pdf


qualiseb Dimanche 17. Août 2008 14:32
Alors il faut continuer dans le raisonnement, et comparer se ce qui est comparable ( si c'est vraiment possible ) et rajouter tous les "accidents" du travail qui n'entraînent pas de visite chez le médecin, bleus, petites coupures etc...et idem en montagne avec les petites entorses en plus, les prises de sang ou les piqûres ( sous cutanées qui touchent le muscle ) ratés ( surtout quand il s'agit de personnel qui sont en formation… ) du style qui font un peut mal sur le moment et qui, dès le lendemain sont oubliés, bref, tous les petits maux de la vie...qu'ils soient alimentaires ou non...
Doit'on en tenir compte ??? Doit'on pousser le bouchon aussi loin ???


Bernard PICHETTO Dimanche 17. Août 2008 18:27
Bien sûr, cher Laurent, qu'il ne faut pas pousser le bouchon aussi loin ; mais l'on pourrait s'intéresser un peu plus aux pratiques à risques, à la mise en danger de la vie d'autrui et par exemple, puisque la France dispose de performants services de statistiques, tenter des corrélations entre pressions au travail et accidents de la route, prise de médicaments, divorces ou déréglements nutritionnels et donc problèmes de santé.
Cela serait amusant de chiffrer cela et que l'on nous prouve enfin que le travail, tel qu'il est encore conçu, est dangereux pour la santé, non ?


Albert AMGAR Dimanche 17. Août 2008 15:22
Il semble que le chiffre des décès par TIAC doit être relativisé, il serait plus proche de 400 à 600 décès par an selon différentes sources.
La source de mon information est à retrouver sur le lien de l'INVS : http://www.invs.sante.fr/presse/2004/communiques/mortaAlim_100504/index.html


qualiseb Dimanche 17. Août 2008 18:21
Une différence d'un facteur 100, cela fait froid dans le dos...


Bernard PICHETTO Dimanche 17. Août 2008 18:52
Pour les courageux, démarrer une recherche par ce fondamental est possible...!
http://www.med.univ-rennes1.fr/noment/cim10/cim10-c20.c_p0.html
issue de :
http://www.med.univ-rennes1.fr/noment/cim10/




Bernard PICHETTO Dimanche 17. Août 2008 20:20
"Avec 238 836 à 269 085 cas estimés par an en France dans notre étude, les infections d'origine alimentaire apparaissent fréquentes.
La part annuelle de décès expliquée par celles-ci, reste en revanche limitée(228 à 691 décès par an) et est faible par rapport à la
mortalité liée à d'autres étiologies...".
http://www.invs.sante.fr/publications/2004/inf_origine_alimentaire/inf_origine_alimentaire.pdf
"C'est peu et beaucoup à la fois"...
Le ministère des finances a bien dû faire une quantification financière, des décés certes, mais également des arrêts de travail induits, non ?


Gilles TIXIER Lundi 15. Septembre 2008 9:01
Le 14/09/08 11:00, « Bruno Peiffer » <bruno.peiffer@gmail.com> a écrit :
LCI 12/09/08 Cantine scolaire : 185 écoliers du Loiret intoxiqués
http://tf1.lci.fr/infos/sciences/sante/0,,4087257,00-cantine-scolaire-185-ecoliers-du-loiret-intoxiques-.html
Cet article se termine ainsi : << Les résultats sont attendus dans les prochains jours >>.
Mais comme d¹habitude, <<dans les prochains jours>>, nous n¹aurons aucune information sur les causes de l¹intoxication, dans ce même journal.
Où trouver l¹analyse complète des cas de TIAC (confirmés ou non, par ailleurs) ?
Merci pour vos lumières


Bernard PICHETTO Lundi 15. Septembre 2008 10:47
C'est vrai qu'il y a souvent un décalage entre l'effet d'annonce et le suivi que l'on pourrait attendre de professionnels...
Mais une fois les dossiers clos et validés, on peut, assez souvent,
les retrouver là :
http://www.bdsp.ehesp.fr/


Bernard PICHETTO Lundi 22. Décembre 2008 13:43
"Episodes de cas groupés de GEA virales signalés à l'InVS
Depuis le 01 novembre 2008, 41 épisodes de cas groupés de GEA d'origine virale confirmée ou suspectée ont été signalés à l'InVS à partir de la déclaration obligatoire des toxi-infections alimentaires collectives (Tiac), du signalement des infections nosocomiales, du centre national de référence (CNR) des virus entériques et de signalements spontanés aux DDASS ou aux Cire. Tous ces épisodes sont survenus en collectivité : 23 dans une maison de retraite, 6 en unité de soins de longue durée, 5 dans un hôpital, 3 dans une unité de soins de suite et de réadaptation et 4 dans un établissement scolaire. La recherche de virus entériques dans les selles des malades est positive pour 23 des 29 épisodes pour lesquels cette recherche a été effectuée : il s'agit de norovirus pour ces 23 épisodes. Les résultats de séquençage sont disponibles pour 14 de ces épisodes : il s'agit de Norovirus de génogroupe II."
issu de : http://www.invs.sante.fr/display/?doc=surveillance/gastro_enterites/2008_2009/gea_161208/index.htm




Constant Depièreux Mercredi 15. Avril 2009 7:23

Pour information :

http://www.cps.ca/francais/enonces/ID/InfectionsAlimentaire.pdf



Assistante Qualité Mercredi 15. Avril 2009 8:18

Je rebondis sur le sujet ci-dessous pour poser une question qui me turlupine depuis quelques temps.

En dehors des TIAC, comment les médecins font-ils le diagnostique d'une infection d'origine alimentaire par opposition à une simple gastro entérite.

D'aprés ma propre expérience (2 infections intestinales dpuis le début de l'année dont une qui ma value 4 jours d'hospitalisation), je me demande si on ne dénomine pas un peu facilement (sans chercher plus loin) "Gastro" tout ce qui se traduit par des maux de ventre et/ou vomissement et/ou diarhée.

Un avis sur la question ?



Eric Cardinale Mercredi 15. Avril 2009 9:40

ils ne le font pas à moins d'être avertis de la confirmation de plus de deux malades issus d'un même repas.... ce qui est plus facile à identifier dans le cas de restauration collective (cantines scolaires, restauration d'entreprise....). Ce qui est complètement différent pour les repas familiaux!



Hubert BAZIN Mercredi 15. Avril 2009 10:41

ils font d'autant moins la différence ... qu'il n'y en a pas vraiment !

Les médecins sont supposés déclarer à l'InVS les cas groupés de toxi-infections alimentaires (c'est à dire, à partir de 2 cas. Et pour info, en l'absence du médecin, le chef de famille doit faire la déclaration. Ou le chef d'établissement. Je ne sais plus où c'est écrit, probablement dans le code de la Santé Publique).

Une gastro est une infection, souvent alimentaire (si bactérie ou parasite) et parfois liée à une contamination directe (les épidémies hivernales à norovirus).

Mais un cas non groupé peut fort bien être une infection alimentaire. Et je ne connais as de "simples gastro-entérites".

De toutes façons, les TIAC sont massivment sous-déclarées en France, une excellente étude de l'INVS/AFSSA l'a bien montré. Pour la référence, rechercher dans les archives.

Si j'osais, je dirais volontiers que c'est à cause de la paperasserie que cela entraîne et à cause de la sous-estimation des conséquences, mais comme je crains les réactions, je le le dis pas.



Assistante Qualité Mercredi 15. Avril 2009 11:35

Quand je disais "simple gatro", je faisai référence aux "épidémie hivernale" qui n'ont pas d'origine alimentaire.

Mais voilà ce qui m'inquiète ...

Prenons le cas d'un petit charcutier qui livrerai les supermarchés du coin (rayon à la coupe ou "frais emballé"). Si ce charcutier fabrique 50kg de saucisses sans respecter les règles d'hygiène et que ces 50kg de saucisses se retrouvent contaminé par une bactérie x.

ces 50 kg vont se retrouver dispersés dans une dizaine de supermarchés.

Les consommateurs qui vont donc manger ces malheureuses saucisses seront donc également dispersés dans plusieurs villes et il ya de fortes chances qu'ils n'aient pas le même médecin.

Il y a aura donc peut être des dizaines de cas mais on ne parlera pas de TIAC puisque pour chaque médecin il s'agit d'un cas isolé.

Voilà tout ça pour dire que ce charcutier peut finalement travailler comme bon lui semble puisque quelque soit le nombre d'infection qu'il provoquera, il ne sera jamais mis en cause.

Me trompes-je dans mon raisonnement ?



souhila ama Mercredi 15. Avril 2009 14:05

les investigations sont du ressors de la DASS qui ont compétence pour mener l'enquête malade et de conclure à une TIAC ou une simple gastroentérite.

pour ce qui est des cas isolés , personnellement , je pense que c'est la gravité des symptômes et si oui ou non il y a eu hospitalisation qui permettent de faire un regroupement

( par l'invs).



souhila ama Mercredi 15. Avril 2009 23:06

je voulais juste préciser que pour déterminer si l'épisode de gastroentérite est d'origine alimentaire ou virale , le DDASS méne son enqueté auprés des malade

Dans les investiagations TIAC , LA DDASS et les DSV ont compétances ,

LA DDASS est le premier service informer en général



Bertrand CARLIER Jeudi 16. Avril 2009 6:05

ce qui permet de se faire une juste idée de la façon, dont les médecins abordent cette question est simplement de lire ce qu'il est conseillé de faire .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gastroent%C3%A9rite

amusant ensuite de lire la page anglaise, on est dans le même monde ?

http://en.wikipedia.org/wiki/Gastroenteritis

amicalement

Bertrand

ps: j'ai pris des liens wiki, il y a quelques temps j'avais cherché les cours de médecine, ce serait bien de lire ce qui est enseigné

Constant Depièreux Jeudi 16. Avril 2009 6:26

Un point de départ :

http://cours-de-medecine.medsante.com/gastro/



Pascal Rudeaux Mercredi 15. Avril 2009 23:27

comme le soulignait Mr Depièreux, ne mélangeons pas TIA et TIAC.

dans le cas d'une TIA, dificile de définir la cause profonde de l'intoxication , dans le cas d'une TIAC par recoupement cela l'est beaucoup moins (Dificile)



Isabelle ZIEGLER Jeudi 16. Avril 2009 13:20

Vous vous trompez à mon avis sur un seul point : cela n'arrivera pas à un « petit » charcutier, qui traite la quasi-totalité de ses clients en direct et qui n'aura pas accès à ce genre de marché, mais à un gros, déjà organisé en production industrielle...

Et d'ailleurs, le supermarché du coin fait ses saucisses lui-même s'il a l'ombre d'un rayon boucherie... Certaines enseignes l'ont superbement compris.

Vous savez, le fameux cycle du développement durable, et du recyclage vertueux des matières :

La viande n'est plus présentable > j'en fait des saucisses (à meilleure marge, d'ailleurs !)> les saucisses ne sont plus présentables > j'en fais un plat cuisiné (à encore meilleure marge !). Vous n'avez jamais fréquenté les cafétérias ou sandwicheries maison obligeamment annexées aux GMS ?

Loin de moi toutefois l'idée que le « petit » ne fera pas de même chez lui : savoir gérer correctement ce cycle fait d'ailleurs partie des bonnes pratiques du métier de boucher traiteur, mais son cercle est tellement plus restreint, donc dans la réalité plus traçable par la force des choses !

J'ai d'ailleurs oublié le stade suivant: le plat cuisiné n'est plus présentable > hachis Parmentier, lasagnes ou farcis du vendredi...ou du lundi? Vertueuse pratique d'économat, et suffrages assurés des consommateurs !

J'ajouterais quand même que les épidémies virales se transmettent aussi par la nourriture et l'eau. La chaîne alimentaire est donc toujours en première ligne quand même, y compris dans les épidémies hivernales, qui correspondent si souvent au grand bazar alimentaire de fin d'année où tant de procédures et de bonnes habitudes sont bizarrement bousculées dans un rush collectif, y compris bien sûr chez les particuliers...

D'autant que le régime des RTT et autres récupérations prive tant de laboratoires et de contrôleurs publiques ou privés de leur efficacité habituelle pendant cette période...

Mais je veux bien lire le contraire ! Surtout que cela me permettrait d'en remontrer à mon médecin et de lui dire qu'il a tout faux quand il m'explique qu'il commettrait une faute professionnelle grave en ne faisant pas d'arrêt de travail pour une « simple gastro » à quelqu'un qui travaille dans l'alimentaire... même s'il ne fera jamais de signalement de TIAC, faute de temps... Faut pas pousser le généraliste libéral dans les orties !

Blagues à part, bonne journée à vous,



Assistante Qualité Jeudi 16. Avril 2009 13:51

Il ya petit et petit !

Ma petite affabulation faisait en fait référence à mon ancien job. Petit charcutier signifiait pour moi entreprise d'environ 20 personnes partageant son activité entre le commerce direct (60% de la production) (boucherie de quartier + marchés) et petites et grandes surfaces du département (40% de la production).

Les supermarchés font peut être des saucisses eux même pour recycler leurs déchets mais cela n'empêche qu'ils achetaient les notres également !

Mon ex patron aimait me répondre, quand je m'inquiétait des conséquences de telles ou telles pratique non hygiénique, que cela faisait 30 ans qu'il travaillait comme ça et que jamais personne n'avait était malade.

Mais finalement il y a peut être eu des dizaines de malades pendant toutes ces années mais ces derniers n'ont jamais du penser que cela pouvait venir de la charcuterie qu'ils avaient consommé puisque leur médecin a du leur dire "oh c'est une "simple" gastro il ya une épidémie en ce moment ".

Du coup le client continue a acheter sa marchandise chez ce boucher qui ne s'embête pas à respecter les BPH puisque de toute façon, il ne risque ni problême avec la justice (puisqu'on ne remontera pas jusqu'à lui) ni perte de client puisque le client ne sait pas qu'il a été malade à cause de lui.



souhila ama Jeudi 16. Avril 2009 14:30

une GMS qui livre a coté , a moins d'avoir une agrément ou une dispense d'agrément??



rqse Jeudi 16. Avril 2009 14:37

je ne comprends pas votre dernière remarque....



jourdan hugues Jeudi 16. Avril 2009 14:52

Afin ça dure un temps parce que si ça commence a tourner à l'épidémie, il y aura bien une enquête et quand on remonte les chaine de distribution c'est assez vite fait.

Cf les cas dramatique sur les steaks hachés il y a quelques temps...



i.ziegler Jeudi 16. Avril 2009 15:38

Effectivement, on entend souvent ce discours, essentiellement chez des «plus très jeunes » qui n'ont pas vraiment intégré la culture hygiène. La seule réponse est « vous n'en savez rien ! », surtout si les résultats microbio sont tangents...

Le pire, c'est l'entreprise qui dit que ses résultats sont « bons », parce qu'ils sont « conformes » ! Arghhhhh ! C'est comme quand ma fille rentre en disant « j'ai eu 10 ou 11/20, c'est pas si mal ». Non, c'est médiocre, et cela augure mal de l'avenir !

Je ne dirai finalement pas que je suis surprise que la DSV locale n'aie jamais rien trouvé à redire... Si elle est en sous-effectif chronique comme la nôtre... En attendant d'être « RGPPisée »...



Gilles TIXIER Mercredi 23. Septembre 2009 14:10

Le 23/09/09 8:00, « Bruno Peiffer » <bruno.peiffer@gmail.com> :

>

> MIDI LIBRE 22/09/09 IntoxicationSodexo : le patron vient s'excuser à l'école

> http://www.midilibre.com/articles/2009/09/22/NIMES-Sodexo-le-patron-vient-s-39-excuser-a-l-39-ecole-928861.php5

>

Bonjour,

S¹excuser, oui

Dire que tout est mis en ¦uvre pour qu¹il n¹ay ait pas d¹intoxication, oui mais rien sur la cause précise et ³le risque zéro n¹existe pas² n¹est pas une explication permettant un action corrective

La cause est sûrement connue, mais jamais elle n¹apparaît dans la presse.

Où pourrait-on, de manière générale être informé sur les causes des intoxications alimentaires qui apparaissent dans la presse ? autrement que dans des bilans annuels

Comme être informé, ne serait-ce qu¹avec le résultat des analyses des plats témoins, qui sont toujours annoncées, plus plus rien, un scoop en remplace un autre?



Claire POIRIER Mercredi 23. Septembre 2009 15:39

Il se trouve que je suis la maman de 2 enfants scolarisés dans cette école, et qui, parce qu'ils ont mangé au 2ème service, n'ont pas été touchés par cette TIAC à Staphylococcus aureus. Ils ont été cependant été très impressionnés à la vue de 17 de leur petits camarades pris de forts vomissements et de diarrhées dans la cour de l'école, moins d'1 h après le repas à la cantine ; puis, à la vue du départ de leurs "copains" perfusés sur les civières des pompiers : "ils avaient des tuyaux partout..."

Pour en revenir aux questions de Gilles TIXIER, il y a eu ce lundi soir à l'école (donc exactement 1 semaine après la consommation du repas contaminé) une réunion d'information pour les parents avec les "hautes autorités" de Sodexo, de la Mairie, du CHU, de l'inspection académique, de la DSV etc... (d'où l'article dans le Midi-Libre, journal local)

Voilà ce qu'on nous a expliqué :

Le plat incriminé était un maquereau sauce moutarde, conditionné en poches plastique thermoscellées, se conservant à T° ambiante, et qui avait été fabriqué en juin 2009 dans le Finistère. Le nom de la Société productrice ne nous a pas été révélé, mais les responsables de la Sodexo se sont exprimés en disant que nous avions tous dans nos placards des conserves de poisson de cette marque ...

Ce n'est donc pas la Sodexo qui avait fabriqué ce plat, elle l'avait acheté "tout fait".

Le problème a été que plusieurs poches présentaient un défaut de thermoscellage (erreur au niveau de l'usine de fabrication dans le 29) mais ce défaut n'avait pas été repéré par les empoyés de la Sodexo de la plate-forme de Nîmes, d'où la responsabilité qui revient sur la Sodexo.

La Sodexo a précisé qu'ils n'allaient pas augmenter les contrôles, mais mieux vérifier que ceux qui sont prévus sont effectivement réalisés : le directeur de la plate-forme devra lui-même faire un contrôle libératoire (et non pas "libertaire" comme c'est écrit dans l'article !!!) et donc ne libérer les lots qu'après avoir vérifié lui-même que tous les registres de contrôles auront été correctement remplis.

Une petite remarque : d'autres poches mal soudées et non consommées ont donné des résultats d'analyses négatifs pour les S. aureus...

Voilà, j'espère ne pas avoir dit de "bêtises" en tentant de vous retranscrire ces infos.

Cela fait plusieurs années que je lis assiduement les messages sur la liste en tant qu'enseignante en microbiologie et biochimie des aliments, mais c'est la 1ère fois que j'interviens...

Je pourrais apporter, si ça vous intéresse, et si j'en trouve le temps, d'autres infos sur cet "accident sanitaire" (terme employé par la mairie) quand j'aurais sous la mains les notes prises pendant cette réunion d'informations.

Mme Claire POIRIER

professeur de microbiologie et biochimie des aliments

Lycée agricole d'AVIGNON



jourdan hugues Mercredi 23. Septembre 2009 15:59

Et il fait quoi son contrôleur /responsable Qualité....

Quid du controle des matières à réception une des piliers de base de l'HACCP.



Albert Amgar Mercredi 23. Septembre 2009 16:42

Voir cet article, Les excuses, nouveau mode de management de la sécurité des aliments, http://amgar.blog.processalimentaire.com/?p=1991



H.HICHRI Mercredi 23. Septembre 2009 17:13

Les résultats négatifs obtenus dans le cadre des analyses sur les autres poches mal soudées : on a recherché le microbe staphylocoque et/ou sa toxine ?



hblmgfrance Mercredi 23. Septembre 2009 17:17

Une petite remarque : d'autres poches mal soudées et non consommées ont donné des résultats d'analyses négatifs pour les S. aureus...

Oui mais cela ne prouve pas que la toxine était encore présente

Certaines souches de S. aureus sont capables de sécréter une entérotoxine qui, à elle seule, même en absence de corps végétatifs (bactérie vivante), peut provoquer une intoxication alimentaire, car les entérotoxines sont dites thermostables et résistent à de hautes températures de traitement, au-delà de ce que peut supporter la bactérie elle-même, sans être dénaturées.



Bertrand CARLIER Mercredi 23. Septembre 2009 20:02

merci,

vous devriez intervenir bien plus souvent .

"La Sodexo a précisé qu'ils n'allaient pas augmenter les contrôles, mais mieux vérifier que ceux qui sont prévus sont effectivement réalisés "

Dit autrement, c'est beau les procédures, quand, désormais, on sait qu'elles ne sont pas respectées...

De la part d'une entreprise comme celle indiquée, cela fait très peur et me rappelle le cas de cette entreprise japonaise de grande taille, iso quelque chose, qui suite à un audit volontaire externe a du fermer pour mettre de l'ordre...

Il y a des audits externes dans cette entreprise?



Hugues Plaideux Mercredi 23. Septembre 2009 21:29

Bonsoir et merci pour ces intéressantes précisions.

En ce qui concerne ces pochettes thermoscellées, ne s'agit-il pas de conserves, donc stérilisées ?

Cette stérilisation a-t-elle été parfaite ?

A quel moment le staphylo a-t-il contaminé le produit : lors des manipulations préalables à la mise en pochette, par le défaut de thermosoudage, ou lors de la préparation du plat en cuisine ?

Cette préparation a-t-elle eu lieu le jour-même, avec maintien constant au froid ?

Quid de l'incidence sur le développement du staphylo d'un milieu acide (moutarde) versus conservation à température ambiante, en milieu quasi aérobie (défaut de thermosoudage) ?

Quid de l'incidence de ces mêmes conditions

sur la toxine staphylococcique ? Nulle bien sûr.

Voilà un problème intéressant car, finalement, comme l'a fait remarquer notre colistier Gilles Texier, l'important est de pouvoir disposer de tous ces éléments pour établir les responsabilités et agir efficacement au plan préventif.



iufm_charcuterie Mercredi 23. Septembre 2009 22:29

Bizarrement, personne ne se demande pourquoi c'est une société privée qui a en charge la restauration scolaire.

Je suis pourtant certain que dans les raisons qui ont guidé ce choix il y avait la sécurité alimentaire.

Je suis persuadé que SODEXO aura mis en avant ses protocoles HACCP.

Là dessus un peu de diététique à 2 francs et un prix du repas peu élevé et voilà un bon travail des commerciaux.

Et donc, quelqu'un a-t-il songé à remettre en cause le marché ?

Puisqu'ils n'ont peut être pas rempli leurs obligations.



Christian Felter Jeudi 24. Septembre 2009 8:07

"D’où vient le problème ? De notre fournisseur, un grand industriel dont tout le monde ou presque possède des boîtes de conserve chez lui ! "

Ce lot de maquereaux sauce moutarde a donc fait l'objet d'un rappel. Quelqu'un en a t il la référence?

Merci de votre recherche, car si ce n'est pas le cas, ce ne sont plus des excuses ... mais une nouvelle intox.



Albert Amgar Jeudi 24. Septembre 2009 8:20

C'est possible que cela soit ce que vous dites mais alors de l'intox il y en a tous les jours. Ce que j'ai voulu signifier dans cet article c'est que s'excuser est sans doute nécessaire voire symbolique.

Il faut donc demander la transparence et entreprendre une enquête pour avoir accès à la version de l'entreprise, celle des services vétérinaires et enfin celles des consommateurs cad les parents des enfants.

Malheureusement cela ne se fait pas chez nous ... mais qui sait, une idée pour le maire qui " ne passe pas l'éponge "



Christian Felter Jeudi 24. Septembre 2009 8:37

Il serait tout de même préférable de conseiller aux parties concernées de porter plainte en bonne et due forme à la DGCCRF, voir aussi auprès du Procureur.

L'enquête établira la transparence souhaitée.



Claire POIRIER Jeudi 24. Septembre 2009 0:14

Petite réponse rapide au sujet de la remise en question du contrat entre la mairie et la Sodexo suite à cet "accident sanitaire" :

Il se trouve que la restauration scolaire à Nîmes était assurée auparavant par la Société AVENANCE (depuis au moins 7 ans, avant je ne sais pas, mes enfants n'étaient pas encore scolarisés). Cependant, la mairie, et les parents, n'étaient pas satisfaits du service (problèmes de quantité, de variété, de saveurs...). Donc, après appel d'offre, la SODEXO a obtenu le marché de le restauration scolaire sur Nîmes pour 7 ans, sur les critères de qualité suivants (enfin, ceux présentés aux parents) : 1 plat en plus, approvisionnement avec plus de de matières 1ères locales, 30 % de bio, et surtoût plus de goût, et tout ça au même prix.

Cela faisait donc même pas 15 jours qu'on avait ce nouveau prestataire (depuis la rentrée du 3 sept), les enfants étaient satisfaits, alors cette TIAC, pour la SODEXO c'était vraiment pas le bon moment !!

Il y a eu en fin de semaine dernière une conférence de presse (dont je n'ai malheureusement pas de référence à vous donner, peut-être faudrait-ilcontacter le "midi-libre" ?) au cours de laquelle le maire de Nîmes a, semble-t-il, été très véhément contre la Sodexo, en la menaçant de "déchéance" du contrat en cas de nouvelle alerte.

Les parents des enfants qui ont été malades, très en colère (j'aurais peut-être l'occasion de vous réexpliquer comment a été gérée la crise dans un prochain message), s'attendaient aussi à ce qu'on nous annonce, au cours de cette réunion à l'école, que la mairie allait rompre le contrat avec la Sodexo. Mais bien sûr ça n'a pas été le cas. En revanche, il est évident qu'une "épée de Damoclès" est bien placée au dessus de leur tête en cas de nouveau "problème". Mais de toute façon, comment la mairie pourait-elle trouver un nouveau prestataire en quelques jours ?

J'ai retrouvé un lien vers l'article du "Midi-libre" relatant la conférence de presse entre la sodexo et la mairie :

http://www.midilibre.com/articles/2009/09/17/A-LA-UNE-Sodexo-le-maire-ne-passe-pas-l-eponge-923098.php5



Albert Amgar Jeudi 24. Septembre 2009 8:08

Voici un autre lien du Midi Libre du 22 septembre 2009, Les parents : « Surtout, que cela ne se reproduise pas », http://www.midilibre.com/articles/2009/09/22/NIMES-Les-parents-Surtout-que-cela-ne-se-reproduise-pas-928863.php5



Claire POIRIER Jeudi 24. Septembre 2009 0:14

Je n'ai pas la réponse à la question posée ci-dessous par H. Hichri. Il faudrait que je recontacte le responsable départemental de la DSV du Gard qui était présent lors de la réunion à l'école et qui nous avait fourni cette info (votre fonction et vos titres vous permettraient peut-être d'obtenir plus facilement cette info que moi, auprès du labo départemenal vétérinaire du Gard...)

En revanche j'ai une autre interrogation :

Ce représentant de la DSV nous a dit que les analyses de recherche de toxines étaient encore en cours et qu'on n'aurait le résultat que dans une quinzaine de jours.

J'ai été surprise car il me semblait que la recherche des toxines staphylococciques se faisaient par des méthodes immunoenzymatiques (type kit ELISA) qui donnaient un résultat rapide. Un colistier pourrait-il me corriger si je fais erreur ?

Je suis donc, en fin de réunion, allée lui demander plus de précisions. Il m'a un peu mise sur la voie en m'expliquant qu'en fait les souches de Staphylocoques, prélevées dans les aliments incriminés, avaient été envoyées dans un labo spécialisé où elles sont remises en culture. On attend alors qu'elles fabriquent leur toxine, afin de confirmer que la toxine obtenue est bien identique à celle qui a provoqué les symptômes. Malheureusement, il semble que "in vitro" c'est à dire sur une boîte de Pétri, il arrive assez souvent que la souche ne produise pas la toxine qu'elle avait synthétisée dans l'aliment, et donc qu'on n'arrive pas à mener "l'enquête" jusqu'au bout.

Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris cette explication, et il m'était difficile, dans le contexte de cette réunion, de demander plus de précisions. Un colistier en saurait-il un peu plus sur cette procédure de remise en culture des souches afin de réobtenir des toxines ?

Par avance merci de vos réponses.



Albert Amgar Jeudi 24. Septembre 2009 8:46

Le 24 sept. 09 à 08:38, Christian Felter a écrit :

> Il serait tout de même préférable de conseiller aux parties concernées

> de porter plainte en bonne et due forme à la DGCCRF, voir aussi auprès

> du Procureur.

> L'enquête établira la transparence souhaitée.

>

C'est possible mais souvent le compte-rendu d'une TIAC est fourni par l'INVS qui de temps à autre se plaint de ne pas toujours avoir accès à toutes les informations. Ce bilan intervient un à deux ans après les faits et est parfois publié dans des revues de langue anglaise.



Bertrand CARLIER Jeudi 24. Septembre 2009 9:01

que des excuses soient présentées, cela fait partie de la démarche de courtoisie "normale", mais pourquoi toujours vouloir porter plainte en France?

il me semble que lorsqu'une faute est admise, mais qu'il n'y a pas de sanctions, cela ne peut fonctionner ?

surtout quand la démarche qualité est présente et que l'on a lu les lettres d'engagement des directions. Cela veut dire quoi responsables , alors dans ces documents...

Il me semble que l'un de nos problèmes vient de là l' absence de sanction sans procédure judiciaire, un gros manque dans les contrats ( acte de prénégociation ,signé par tous les parties)

Si cela s'était produit entre deux professionnels IFS5, je crois que le minimum serait 6 mois sans commande. Il existe, de fait, une sanction, possible et sans procédure judiciaire.

Mais, et là, ceci est une question aux membres:

une interdiction d'exercice pendant une période x, exemple 1 an pour le directeur et moins pour ceux de l'entreprise qui sont co-responsables.

Ceci en application des contrats de travail en place, cela ne permettrait pas de faire l'économie d'une procédure judiciaire?

Dit autrement le droit du travail et des contrats, dans le monde de l'agroalimentaire ne pourrait-il évoluer pour faire que l'on puisse enfin un peu avancer.

Il en pense quoi les D.R.H ?

ps :

la durée évoquée d'interdiction de travail devrait faire l'objet d'une négociation et donc être ensuite incluse dans les clauses des contrats de travail.

Ceci peut choquer, mais je me demande si les acteurs ne se porteraient pas bien mieux après.





Bertrand CARLIER Jeudi 24. Septembre 2009 9:56

complément,

pour avoir pris le temps d'écouter des acteurs ayant vécu des TIAC, une période de non travail direct, pendant la procédure judiciaire, me semble nécessaire pour se reconstruire...

Une période de non travail, ne veut pas dire rupture de contrat de travail, ce pourrait aussi être une période de formation et ou de réflexion seul ou accompagné...

Faire que les acteurs retravaillent de suite, sans sanction et avec une phase judiciaire en cours, ne me semble pas, au niveau psychologique, la meilleure des façons de faire.

Des erreurs, il y en a tous les jours de faite, dans des boites de cette taille. Il y a donc un problème de gouvernance, pas gérer de la meilleure manière, à ce stade.

Enfin, cela participe à fabriquer des professionnels du déni, et c'est pour cela que cela doit évoluer...

Le *déni* est la non considération d'une partie de la réalité.

http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9ni



souhila ama Jeudi 24. Septembre 2009 9:23

je pense que dans le cadre d'une TIAC , on fait appel à des méthodes de recherches référencés ou officiels pour confirmer la présence ou non d'un germe ou de toxines.



souhila ama Jeudi 24. Septembre 2009 9:41

il arrive souvent que ( et ce n'est pas une excuse ) que lorsque un nouvel prestataire arrive dans une cuisine centrale, il y ait un temps d'adaptation ( aux locaux, fonctionnement, mise en place des référentiel bph, personnel ); Cela prend du temps .

souvent lors de mes visites d'inspection , j'ai pu noter des dysfonctionnement pour les nouveaux prestataire.



Pierre.LEGLISE Jeudi 24. Septembre 2009 19:15

Bonjour Simplement pour préciser : la première partie de la recherche de la staphylotoxine est effectivement immunoenzymatique et aboutit à une suspicion de présence.

Dans un deuxième temps, le laboratoire de reference reçoit les souches isolées, et les aliments incriminés et lance une série d'analyses complémentaires plus poussées pour confirmer la présence et le type présent de staphylotoxine, et caractériser les souches isolées, d'où un délai qui peut paraitre important.



Claire Poirier Jeudi 24. Septembre 2009 21:41

Merci pour cette précision.

Une autre question : Existe-t-il un seul laboratoire de référence en France pour la recherche "approfondie" de la toxine staphylococcique ? Est-ce dans les laboratoires de l'AFSSA ?



H.HICHRI Jeudi 24. Septembre 2009 22:19

Le Centre National de Référence des Staphylocoques est aux Hospices civils de Lyon , Hôpital E. Herriot, Bat 10, Place d’Arsonval, 67437 Lyon cedex 03, Tél : 0472110762.



Patrice Arbault Jeudi 24. Septembre 2009 22:24

Vous avez raison, les entérotoxines de staphylocoques sont recherchées dans les aliments par méthode immunologique en utilisant la technique ELISA. La recherche des entérotoxines dans un aliment débute généralement par une préparation d’échantillon permettant d’extraire les toxines dans un tampon, puis cet extrait est ensuite analysé par ELISA, ce qui prend environ 2 à 3 heures de manip au total.

Au niveau des investigations d’un cas de TIAC en France, le laboratoire référent est l’AFSSA-LERQAP situé à Maisons-Alfort, c’est le seul. Ce laboratoire est également le laboratoire communautaire de référence pour les entérotoxines staphylococciques et coordonne à ce titre l’ensemble des laboratoires européens de référence. Dans le cadre des investigations suite à des TIAC, les analyses ne se résument pas à la recherche d’entérotoxines dans quelques échantillons, mais à une véritable enquête sur de nombreux échantillons afin de comprendre les origines de la contamination (à quel niveau dans la chaine de production, distribution, stockage, restauration, consommation), afin de confirmer l’ensemble des résultats. A ce titre, d’autres techniques peuvent être utilisées comme la biologie moléculaire afin de confirmer la présence du gène codant pour l’entérotoxine détectée dans les souches isolées de staphylocoque. La spectrométrie de masse est également utilisée pour confirmer l’entérotoxine détectée par le test ELISA : cette méthode n’est pas utilisée en routine car elle demande des investissements importants et des protocoles particuliers pour leur mise en œuvre sur les entérotoxines, mais l’AFSSA-LERQAP a récemment publié des résultats sur l’application de la spectrométrie de masse pour confirmer la présence d’entérotoxines

http://aem.asm.org/cgi/content/full/75/3/882?view=long

Je précise également que si la souche a été isolée, la production de l’entérotoxine sera certainement vérifiée après culture dans un bouillon (type bouillon cœur cervelle) plutôt que sur une gélose.

En espérant que ces informations viendront compléter cette étude de cas,



Claire Poirier Jeudi 24. Septembre 2009 22:02

Encore une précision au sujet de la TIAC de Nîmes, et allant dans le sens de la remarque du message de Souhila Ama (Cf ci-dessous) :

L'adaptation aux "nouveaux locaux" était en effet particulièrement délicate pour la Sodexo car la cuisine centrale de Nîmes est actuellement en travaux de rénovation, et ce, pour encore environ 6 mois.

Les repas pour les écoles sont donc confectionnés dans la cuisine centrale d'Arles (à environ 30 km de Nîmes) qui tourne donc "à plein régime" puisqu'elle doit aussi assurer l'approvisionnement des écoles d'Arles (mais je ne sais pas si pour Arles c'est aussi la Sodexo).

Les préparations sont ensuites acheminées au marché-gare de Nîmes où elles sont alloties sur une "plate-forme" qui réceptionne aussi les denrées achetées "toutes faites" (comme le fameux "maquereau sauce moutarde").

C'est donc sur cette "plate-forme" qu'il y a eu un manque de vérification des lots, et que la DSV a noté quelques erreurs de procédure, mais pas suffisantes pour entraîner une fermeture.



Claire POIRIER Jeudi 24. Septembre 2009 22:21

Pour répondre au message de Christian Felter (Cf ci-dessous), voici ce qui nous a été indiqué lors de la réunion à l'école :

D'abord, même si le fournisseur semble être une marque connue, il semble que le produit incriminé ne soit pas un produit "grand public" que l'on trouve au "supermarché du coin", mais plutôt un conditionnement destiné à la restauration collective (poche plastique grand format).

Dès le lundi 14 sept, jour de la TIAC, et grâce à la traçabilité, on a su que ce produit avait été fabriqué le 7 juillet dans le Finistère, et livré à Nîmes le 9 sept. Le lot de fabrication était composé de 2560 "poches".

L'alerte a donc été immédiatement transmise, via la DGAL, à la DDSV du 29 qui, de son côté, a mené l'enquête auprès de l'usine concernée. Je crois me souvenir que le représentant de la DSV de Nîmes a effectivement parlé de "rappel de produit", mais peut-être que le grand public n'a pas été informé car ça ne concernait que la restauration collective...

Sinon où peut-on trouver des références pour les rappels produits ?



Christian Felter Vendredi 25. Septembre 2009 13:59

"L'alerte a donc été immédiatement transmise, via la DGAL, à la DDSV du 29 qui, de son côté, a mené l'enquête auprès de l'usine concernée. Je crois me souvenir que le représentant de la DSV de Nîmes a effectivement parlé de "rappel de produit", mais peut-être que le grand public n'a pas été informé car ça ne concernait que la restauration collective..."

Sans doute, si vous êtes la seule à réagir positivement sur la gestion de cette anomalie.

Pour ce qui est de votre question :

il s'agit de la note DGAL DGAL/MUS/N2009-8188

Date: 07 juillet 2009

"En conclusion, la version révisée du guide de gestion des alertes d’origine alimentaire en date du 2 juillet 2009 a été publiée sur le portail du ministère en remplacement de la version datant de 2005 (Rubrique : Accueil> Alimentation > Sécurité sanitaire > Surveillance - Contrôles – Alertes)."



Claire Poirier Jeudi 24. Septembre 2009 22:38

Merci pour ces précisions bien documentées.

Encore une petite question :

Pensez-vous que, dans le cadre de cette enquête, il puisse y avoir une recherche de porteurs sains de S. aureus parmi les manipulateurs du produit, tant dans l'usine bretonne, que sur la plate-forme nîmoise ?

Je pense, en écrivant ça, au fameux arrêté du 31/03/77 qui préconisait la recherche des porteurs sains parmi parmi "tout sujet appelé à la manipulation des DAOA...".

Il me semble avoir lu quelque part que, en pratique, cet arrêté ne pouvait pas être appliqué (il pourrait être assimilé à une "discrimination"), sauf en cas de TIAC avérée. Est-ce vrai ?



Christian Felter Vendredi 25. Septembre 2009 6:31

bertrand a écrit :



"que des excuses soient présentées, cela fait partie de la démarche de courtoisie "normale", mais pourquoi toujours vouloir porter plainte en

France?"

On vous envoie votre gosse à l'hôpital et vous ne portez pas plainte?

Il faut encourager les victimes à porter plainte au contraire.

J'avoue ne pas comprendre vos arguments dans ce cas précis ou la Mairie accepte les excuses de prestataire SODEXO qui met en cause un autre exploitant de l'alimentaire, et il semblerait qu'il n'y ait pas de risque sanitaire sur le lot incriminé???? Très bizarre pour le moins.

C'est parce qu'il y a très peu de plaintes, et un désintérêt des associations de consommateurs sur cette rubrique de l'Hygiène Alimentaire, que l'article 17 du 178/2002 est toujours en l'état:

"Les États membres fixent également les règles relatives aux mesures et sanctions applicables en cas de violation de la législation relative aux denrées alimentaires et aux aliments pour animaux. Les mesures et sanctions prévues doivent être effectives, proportionnées et dissuasives."

Le droit avance par sa pratique.



Bertrand CARLIER Vendredi 25. Septembre 2009 8:08

"On vous envoie votre gosse à l'hôpital et vous ne portez pas plainte?

Il faut encourager les victimes à porter plainte au contraire."

vous voulez du droit, ok

suspension de commercialisation ( retrait ?), ceci me semble une forme de jugement par l'usage du droit sans procédure judiciaire.

Mais alors pourquoi n'y a-t-il pas suspension de fonction de la ou des personnes responsables en attente du jugement ( au minimum pendant l'enquête administrative ).

Alors le mot responsable retrouverait un sens.

une belle phrase de la fiche wiki

"Cet enjeu devient de plus en plus important pour les dirigeants, dans la mesure où il devient difficile, aujourd’hui, de cacher"

issu de responsabilité

http://fr.wikipedia.org/wiki/Responsable



Albert Amgar Vendredi 25. Septembre 2009 10:11

Selon le Midi Libre du 22 septembre, La Ville annonce des contrôles et avertit, http://www.midilibre.com/articles/2009/09/22/NIMES-La-Ville-annonce-des-controles-et-avertit-928876.php5





Alain Gonthier Vendredi 25. Septembre 2009 14:49

Cette enterotoxicose staphylococcique avec des conserves de maquereau à la moutarde me laisse perplexe.

Soit c’est une toxine particulièrement thermorésistante qui n’a pas été dénaturée par le traitement thermique. Pourquoi pas. Et dans ce cas, elle provient soit du poisson, soit de la sauce

Le poisson : la toxinogenèse de Staph ne s’observant qu’à des températures supérieures à 10°C, elle s’accompagne forcément de signes d’altération marqués sur le poisson

La sauce à la moutarde : la moutarde a bien un effet bactériostatique mais peut-être peu marqué étant donné la quantité. La phase aqueuse subit un chauffage plus important étant donné les phénomènes de convection. Il faudrait, de ce fait, une toxine encore plus thermorésistante. Un nouveau variant de toxine en quelque sorte!!!

Soit la contamination a eu lieu après le traitement thermique, liés aux microfuites mentionnées sur le conditionnement. Mais alors, cette contamination est plus importante au moment du refroidissement et concernera à mon avis plus des germes d’environnement qu’un germe résultant d’une manipulation humaine. De plus, ces microfuites auraient dû depuis juin (date de fabrication des conserves) entrainer d’autres signes d’altération comme des gonflements des sacs ou une odeur anormale de la barquette.

Si ces hypothèses sont correctes, la TIAC serait plus liée à un défaut de manipulation après l'ouverture des conditionnements qu'à un défaut de fabrication.

Certes, il est toujours difficile de faire de l’écologie microbienne avec des données parcellaires, mais merci aux microbiologistes alimentaires de me donner leur avis quant à mes hypothèses causant ma perplexité.



Albert Amgar Vendredi 25. Septembre 2009 15:23

Il me semble que la thermorésistance de l'entérotoxine de S. aureus est assez élevée de l'ordre de 120°C. C'est donc très insuffisant lors d'une cuisson ou d'un réchauffement.



Pierre.LEGLISE Vendredi 25. Septembre 2009 15:16

Petite précision : la méthode immunologique est d'abord mis en oeuvre dans certains Laboratoire Départementaux pour aboutir à une suspicion, puis l'Afssa (Laboratoire National de Référence pour staph et entérotoxine) intervient pour confirmer la suspicion et investiguer plus complétement le cas comme vous le décrivez..

Les Hospices civils de Lyon sont Centre National de Référence mais interviennent plus sur les souches humaines.





Alain Gonthier Vendredi 25. Septembre 2009 16:26

Oui mais a priori pas pour une stérilisation, seul traitement thermique permettant une conservation des maquereaux à température ambiante de juin à septembre.

Il me semble avoir noté que c'étaient des conserves en poche plastique. Me suis-je trompé?



Albert Amgar Vendredi 25. Septembre 2009 16:29

en poche plastique fuitée ?



parattejmi Le 2/10/09 17:56,

quelqu'un a t-il des infos sur la TIAC survenu hier à Châteauneuf le Rouge (13) proche de Aix En provence.

Ce matin j'ai entendu l'info sur une radio régionale.



Gilles TIXIER Jeudi 8. Octobre 2009 21:59

J’ai trouvé une référence à l’article du journal “La Provence” relatant cet événement qui s’est déroulé dans mon village :

<http://www.chateauneuflerouge.com/article-15-enfants-malades-pendant-la-cantine--37192411.html>

Je vais essayer de connaître les résultats de l’analyse faite sur les repas.



amasouhila Vendredi 16 Octobre 2009, 16h43

Les tiac sont surtout dues la consommation d'oeufs contaminés , en restauration collective , et d'après mes souvenirs , ils ne représentaient pas la fraction la plus importantes .



Leclercq Marc Lundi 19. Octobre 2009 12:22

il ne faut prendre les TIAC comme échantillon représentatif de la maitrise du risque sanitaire. Les TIAC déclarées sont sous-évaluées car sous déclarées. Le ressensement est donc un leurre. La DSV prends peut-être cette statistique comme étant représentative de sa maitrise sanitaire départementale mais pas moi. Il faut un drame pour que celà change malheureusement. Concernant l'agent causal des TIAC, le débat n'est pas nouveau. Comment expliquer que la France, sur cas confirmés de TIAC à Bacillus ou Campylobacter par exemple, est indemne par rapport à ses voisins proches (PB, Belgique). Parmis les personnes atteintes, une fraction va consulter son médecin puis parmi la fraction consultante, l'analyse de l'agent causal sera demandée dans quelques cas...d'où la perte d'information évidente.

Constant Depièreux Lundi 19. Octobre 2009 14:08

A lire http://www.efsa.europa.eu:80/cs/BlobServer/Report/Zoon_foodborne_outbreaks_in_the_European_Union_in_2007,5.pdf?ssbinary=true

et plus particulièrement le tableau GE2 page 19, je souhaiterais comprendre les raisons d'un "reporting rate" de 5.28 cas par 100000 habitants avec seulement 11 cas vérifiés sur 427 rapportés en Autriche et par exemple un taux de 1.55 en France avec 984 cas rapportés et tous avérés ou encore - pour l'Allemagne 1405 cas dont seulement 62 sont vérifiés.

En l'espèce, il semblerait que la dénomination et les caractéristiques de observation et documentation d'une TIAC sont loin d'être standardisés ou que les différences de performance de la chaine alimentaire soit particulièrement différentes de pays à pays dans un espace supposé régulé par les mêmes directives?

Des avis sur la problématique?



Leclercq Marc Lundi 19. Octobre 2009 14:33

La suspicion de TIAC n'est pas prise en compte dans le tableau GE2 en France et Espagne...Ces données existent-elles pour ces pays ?



Albert Amgar Jeudi 24. Décembre 2009 9:22

Le 23 déc. 09 à 21:39, Bruno Peiffer a écrit :

> FRANCE

> DDSV30 - Liste des documents téléchargeables : Commerces de détail

> http://ddsv30.agriculture.gouv.fr/article.php3?id_article=67&var_recherche=gestes

> MISSA 1 : Présentation et acteurs (format PDF - 43.3 ko)

> MISSA 2 : Références réglementaires (format Word - 64 ko)

> MISSA 3 : Arrete du 9 mai 1995 (format Word - 72.5 ko)

> MISSA4 : Plaquette GalatéePro (format PDF - 1.1 Mo)

> MISSA 5 : Conseils et rappels (format Word - 30 ko)

> MISSA 6 : Plan type d’un restaurant (format Word - 29 ko)

> MISSA 7 : Les gestes à ne pas faire (format Word - 42 ko)

> MISSA 8 : Vente de boissons alcoolisées par les restaurants (format

> PDF - 83.3 ko)

> MISSA 9 : Assainissement (format Word - 22 ko)

> Missa 10 : notice explicative pour les captages privés (format Word

> - 38 ko)

> Déclaration remise directe (format Word - 39.5 ko)

> Formulaire de délaration d’activité en tant que 1er destinataire

> (format Word - 30.5 ko)

> Cahier des charges destiné aux bouchers (format Word - 48.5 ko)

> Formulaire de déclaration pour la congélation (format PDF - 39.1 ko)

> Formulaire déclaration restauration collective Arrêté du 28 juin

> 1994 (format Word - 31.5 ko)

> Déclaration activité entrepôts Arrêté du 03Avril 1996 (format

> OpenOffice - 16.3 ko)

> (source Bernard PICHETTO)

>

Bonjour,

Le travail de la Préfecture du Gard (voir liste ci-dessous) est louable quoi qu'un peu indigeste. Cela étant j'aurais bien aimé être renseigné par cette même Préfecture sur la TIAC survenue dans un restaurant collectif de Nîmes et qui a touché 17 personnes en septembre 2009. Si quelqu'un a des infos ...



Bruno PEIFFER Lundi 28. Décembre 2009 10:27

Je viens de découvrir la fonctionnalité SIDEWIKI de GOOGLE qui permet de faire des commentaires publics sur n'importe quelle page WEB
http://www.google.com/sidewiki/intl/fr/index.html
Cette fonctionnalité pourrait être utilisée par les colistiers, notamment pour proposer des résumés, pour souligner certaines informations, ou pour commenter les articles en question. 

Autres informations à ce sujet.

D'autre part, je transfère ci-dessous une petite analyse des tendances de recherches des internautes depuis 30 jours par rapport aux mots associés à symptômes et en annulant tout ce qui concerne H1N1 ainsi que les mots clés suivants :
 -angine -gastrite -coqueluche -bronchite -otite -varicelle -urinaire -thyroide -cruralgie -polyarthrite -hernie -bipolaire -prostate -avc -cystite -spasmophilie -menopause -enceinte -depression -H1N1 -grossesse -grippe -scarlatine -sida
(les mots clés ci-dessus ont été éliminés pour favoriser d'autres mots clés plus inhabituels)

Je vous conseille d'ouvrir les différents liens ci-dessous avec Internet Explorer.
http://www.google.com/insights/search/?hl=fr#cat=45&q=symptomes%20%20-angine%20-gastrite%20-coqueluche%20-bronchite%20-otite%20-varicelle%20-urinaire%20-thyroide%20-cruralgie%20-polyarthrite%20-hernie%20-bipolaire%20-prostate%20-avc%20-cystite%20-spasmophilie%20-menopause%20-enceinte%20-depression%20-H1N1%20-grossesse%20-grippe%20-scarlatine%20-sida&geo=FR&date=today%201-m%2C1%2F2008%2012m%2C1%2F2007%2012m%2C1%2F2006%2012m%2C1%2F2005%2012m&cmpt=date

Les résultats de cette analyse indique qu'après élimination des mots clés ci-desssous, il reste naturellement pour les recherches en progression :
gastro symptomes    +70 %
intoxication alimentaire symptomes    +40 %

Si l'on teste maintenant intoxication alimentaire sur les 5 dernières années, on constate une relative régularité des courbes avec un pic vers Noël qui constitue le seul pic régulier sur les 5 dernières années (attention le lien n'est exploitable qu'avec Internet Explorer) :
http://www.google.com/insights/search/#cat=45&q=intoxication%20alimentaire&geo=FR&date=1%2F2009%2012m%2C1%2F2008%2012m%2C1%2F2007%2012m%2C1%2F2006%2012m%2C1%2F2005%2012m&cmpt=date

Lorsqu'on compare les régions les plus concernées en 2009 et 2008 on constate des différences.
En 2009 :
1. Île-de-France   100 
 
2. Bretagne   99 
 
3. Nord-Pas-de-Calais   92 
 
4. Auvergne   89 
 
5. Aquitaine   89 
 
6. Provence-Alpes-Côte d'Azur   87 
 
7. Picardie   85 
 
8. Pays de la Loire   78 
 
9. Rhône-Alpes   74 
 
En 2008 : 

1. Île-de-France   100 
 
2. Rhône-Alpes   95 
 
3. Provence-Alpes-Côte d'Azur   93 
 
4. Nord-Pas-de-Calais   82 
 
Cordialement
BP



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