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Archive des messages du forum HYGIENE concernant l'avis du contrôlé par rapport aux normes jugées trop contraignantes. Mise à jour le 24/01/00.

 

Bruno PEIFFER mercredi 14 juillet 1999 00:35

Ci-dessous un témoignage paru dans les Dernières Nouvelles d'Alsace du 13/07/99 :

La survie des agriculteurs vosgiens est-elle menacée ? La trentaine de paysans encore actifs à plein temps dans le val de Villé et la haute vallée de la Bruche dénonce une réglementation européenne inadaptée à leurs spécificités.
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Les contraintes inhérentes à l'agriculture de montagne : l'altitude, le climat, la pente et le morcellement parcellaire, ils les connaissent et les acceptent. Majoritairement jeunes, ils parlent de leur " vocation ", de leur " passion " et de leur " vie modeste " plutôt que d'un simple gagne-pain.

Leur particularité ? Ils transforment leurs propres productions et les vendent en direct dans leurs fermes ou sur les marchés. Une plus value indispensable en raison de leurs conditions de production contraignantes. J'exploite 90 ha de prairies louées à 70 propriétaires et réparties en 360 parcelles, vous imaginez la gestion ! ", lance Nicolas Imbert, établi à
Urbeis. Outre le bénéfice de la valorisation de ses propres produits, " la certification bio me permet de gagner 40 centimes par litre de lait. " Tous sont unanimes : " En montagne, on a toujours fait une production raisonnée ". Une politique de qualité concrétisée par le cahier de charges élaboré par l'APFM (Association les produits fermiers de montagne) en 1994.

" Une salle d'opération " dans chaque ferme. Or, la nouvelle réglementation européenne en matière d'hygiène alimentaire
leur impose désormais des contraintes draconiennes. Une mise aux normes dont ils jugent le coût disproportionné par rapport à leurs revenus. L'hygiène et la sécurité, ils y tiennent eux aussi, mais de là à installer " une salle d'opération " dans chaque ferme... Leur savoir-faire ne peut être formalisé, standardisé, sauf à dénaturer la qualité artisanale de leurs produits:
Nous travaillons avec un milieu vivant et la nature a ses caprices ". Cette réglementation a été conçue pour des modes de production industriels, dénoncent-ils et si elle leur est appliquée telle que, elle risque tout simplement de les couler. " Une mise aux normes se monte à des centaines de milliers de F, alors que le revenu moyen d'un agriculteur de montagne représente en moyenne 94 000 F par an. Les gars ont la trouille. Les services vétérinaires sont craints comme les gabelous ", dénonce Jean Vogel, maire de Saales et producteur de fruits lui-même.

Alors que les cantons de Saales et de Schirmeck ont vu disparaître 55 % des exploitations ces dix dernières années, Bertrand Richard qui préside l'ADAR Montagne (association pour le développement agricole et rural) prône le dialogue et souhaite une réglementation spécifique pour les produits du terroir. " Nous ne sommes pas de simples gestionnaires d'une exploitation.

Nos compétences sont multiples : production, transformation, commercialisation, entretien de l'espace rural, accueil des touristes. " Jean Vogel enfonce le clou : " En tant qu'élu, je considère que sans agriculteurs, un village se meurt. Je ne voudrai pas devoir dire à un jeune qui souhaite s'installer : il n'y a plus rien à faire ".

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Conrad Freeling
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© Dernières Nouvelles D'Alsace, Mardi 13 Juillet 1999.

FELTER mercredi 14 juillet 1999 09:03

Bonjour,

Les agriculteurs aimeraient un allègement de leurs obligations en matière d'hygiène et notamment revenir vers des "ateliers fermiers".
Pour les artisans il n'en est bien évidemment pas question et celà a été un point d'achoppement important dans la préparation de l'actuelle Loi d'Orientation Agricole.
J'ai été très surpris d'entendre l'un des directeurs de l'APCA me dire que l'artisanat était un concurrent objectif en terme d'activité, et que la spécificité française des trois chambres consulaires : Chambres d'Agriculture, Chambres des Métiers, et Chambres de Commerce avait encore de beaux jours devant elle malgré l'U.E.

Le Terroir ce serait surtout les agriculteurs, et très peu les artisans ou les restaurateurs...
Ca ne tient pas.
Dans ce cas il faut bien évidemment que les règles de concurrence soient les mêmes pour tous.

Cordialement.

Christian Felter

P BOUTET jeudi 15 juillet 1999 10:23

Les réactions des agriculteurs aux contraintes induites par les réglementations relatives à l'hygiène sont très contrastées. Les néo-ruraux, lorsqu'ils ne sont pas d'origine paysanne et sont souvent qualifiés (niveau bac ou technique) s'adaptent assez bien car ils raisonnent leur installations en fonction de sa pérennité à moyen terme et donc intègrent d'emblée ces données.
Les agriculteurs plus traditionnels, soit qu'ils exercent l'activité de transformation depuis longtemps, soit qu'il en ont hérité, sont bien souvent manipulés par les chambre d'agriculture qui ne répugnent pas à utiliser ces bataillons pour affirmer leur pouvoir dans les zones rurales. Bien souvent le discours développé est alors un discours d'inspiration poujadiste, où l'argument avancé est celui des intérêts des "gros" seuls pris en compte par l'europe, au détriment des petits. L'article 260 du code rural a précisément pour objet de permettre une adaptation progressive des petits ateliers aux règles d'hygiène. (toutefois la France est mise en cause par la commission qui n'admet pas cette aménagement des règles communautaires). Il est difficile d'aller plus loin dans la prise en compte des difficultés des petites exploitations fermières. La protection de la santé publique et le respect des règles de la concurrence limitent objectivement les dispositions dérogataires.

 

Bruno PEIFFER peiffer@club-internet.fr   vendredi 19 novembre 1999 13:50

 

* Le dossier de l'hebdo MARIANNE consacré à une supposée grogne des hôteliers face aux exigences Européennes :

http://www.marianne-en-ligne.fr/enquetes/enquete.asp?id=335

 

 

 

 

 

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