INFECTION ALIMENTAIRE A VIBRIO PARAHAEMOLYTICUS

 

Associé pour la première fois avec une toxi-infection en 1950 à OSAKA (Japon) à la suite d'une toxi-infection résultant de la consommation de sardines semi-séchées. Depuis ce temps, elle a été impliquée dans plus de 50 % des toxi-infections alimentaires dans ce pays. Les USA sont également concernés par le pathogène. Le développement du commerce international des produits de la pêche ou d'élevage va favoriser la diffusion de cette bactérie qui résiste aux opérations de congélation ou réfrigération.

Un large incident a eu lieu en 1978 en Louisiane, infectant plus de 1100 personnes qui avaient consommé des crevettes bouillies ayant subi une recontamination après.

Dernier incident en date : 316 personnes (248 du Texas, 53 de Floride, 12 de Oklahoma et 3 du Tennessee) ont été intoxiquées en juin 1998 après avoir consommé des huîtres fraîches de la baie de Galveston au Texas.

 

Principalement causées par la consommation de poissons crus, de crustacés, crabes, mollusques et de fruits de mer. En France, sa présence dans des produits de la mer (crevettes) a été mise en évidence. On situe la dose minimale infectante aux environs de 10^5 - 10^7.

Vibrio parahaemolyticus est un bâtonnet gram -, anaérobie facultatif et halophile (halotolérant). Extrêmement mobile (ciliature polaire). Est responsable de gastro-entérites. La croissance de ce vibrion s'améliore généralement lorsqu'on élève la teneur en NaCl du milieu jusqu'à 3 %, certaines souches exigent des milieux enrichis en sel pour se développer. C'est donc un saprophyte des mers. Température optimale : 37°C dans une coproculture, 27°C en milieu aquatique. Oxydase +, Catalase +, Nitrates réduits en nitrites. Indole +. Gélatinase +, lipase +.

Après une phase d'incubation 2 à 48 H (12 à 18 H en moyenne), les symptômes suivants apparaissent : douleur abdominale, céphalées, diarrhée profuse (sang et mucosités parfois présentes dans les fèces) conduisant fréquemment à la déshydratation, coliques, nausées et vomissements souvent accompagnés de fièvre légère, des maux de tête, de la fatigue générale et de frissons. La durée est de 2 à 5 jours.

 

On distingue 3 variétés d'antigènes :

- facteurs H, thermolabiles,

- facteurs O, thermostables (12 différents),

- facteur K, masquant l'agglutination des antigènes O, ils sont inactivés par chauffage (59 différents).

Le test le plus utilisé pour différencier les souches pathogènes des autres est la réaction de KANAGAWA. L'hémolysine des souches pathogènes est thermostable et n'est pas activée en présence de lécithine d'où son nom d'hémolysine thermostable directe. Elle pèse 72.000 daltons et n'est pas inactivée par chauffage à 100 °C pendant 10 minutes mais partiellement inactivée à 60°C pendant 10 Minutes.

L'hémolysine thermostable directe possède une activité cytotoxique pour un grand nombre de cellules épithéliales en culture. L'hémolysine thermostable directe présente une activité entérotoxique. L'hémolysine possède enfin une activité cardiotoxique.

Le diagnostic biologique vise à isoler V. parahaemolyticus dans les selles ou les vomissements du patient, et dans les aliments suspects.

Une cuisson adéquate, notamment pendant les mois chauds, et surtout une bonne conservation des aliments (réfrigération) sont les meilleurs moyens de prévenir l'infection.

 

Page modifiée le 18/07/98 par B.PEIFFER

  

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