Hépatites virales (A - B - C - E)

 

Trois virus intestinaux provenant de la famille des Picornaviridae et du genre Enterovirus peuvent être la cause de l'hépatite virale : celui de l'hépatite A et celui de l'hépatite B et de l'hépatite E. Ces deux virus causent les mêmes symptômes.

 

HEPATITE A

 

 Se transmet par voie féco-orale, ou par les aliments que l'on consomme cru ou l'eau résiduaire (huîtres, palourdes provenant d'eaux polluées, coquillages légumes). La dose infectante est supposée de l'ordre de 10 à 100 particules virales.

 

En 1996, environ 29.000 cas d'hépatite A représentant 38 % de toutes les cas hépatites sont reportés aux USA. Cependant, le CDC estime à 143.000 cas réels chaque année (dont 100 morts). En 1988 on l'estimait à l'origine de 7.3 % des TIAC. On estime également 1.4 millions de cas annuellement reportés mondialement. Les pays en voie de développement, incluant l'Argentine et le Mexique sont des destinations à risque pour l'hépatite A.

 

En mars 1997, des fraises surgelées importées du Mexique étaient suspectées d’être à l‘origine d’une TIAC de 169 cas dans le Michigan. Ces fraises étaient distibuées dans 17 Etats des USA ; une enquête globale a été effectuée par les services sanitaires. Afin d’éviter l’irruption de la maladie, des anticorps de gammaglobulines ont été inoculées aux personnes concernées.

 

La détection du virus de l'hépatite dans les faeces n’est pas habituellement possible par la microscopie électronique, parce que lorsque la jaunisse apparaît, le pic d'excrétion de particules de virus est passé. L'hépatite A est diagnostiquée dans la recherche d'anticorps IgM et IgG dans le sérum ou le sang durant la phase de convalescence. Des kits commerciaux sont disponibles.

 

L'hépatite A est endémique là où les risques de contamination fécale sont élevés. Cette maladie n'affecte que les humains. Curieusement, 90 % des enfants de moins de 5 ans infectés sont asymptômatiques, tandis que plus de 75 % des adultes infectés développent des symptômes (source : LSU Medical Center - Shreveport : John W. King, M.D / Professor & Program Director / Section of Infectious Diseases).

 

Ce virus est très résistant aux désinfectants. C'est un virus à ARN qui mesure 27 nm de diamètre. Il résiste à l'acidité des voies digestives. Lorsqu'il est dans l'intestin grêle, il y infecte les cellules épithéliales de la muqueuse pour ensuite se répliquer et envahir les cellules adjacentes. Puis il gagne le foie en passant par le système porte.

 

Au milieu de la phase d'incubation qui va de 10 à 50 Jours (moyenne 30), les fèces deviennent infectieuses, et le virus persiste dans les selles et le sang pendant des semaines ou des mois (moyenne de 28 jours). Le patient demeure contagieux de 2 à 3 semaines. Une anorexie, de la fatigue, des malaises, un désagrément abdominal et de la fièvre précèdent la phase ictérique de la maladie. Avec l'apparition de la jaunisse, le patient se sent mieux, mais son foie demeure sensible au toucher. Les autres symptômes sont la nausée, les vomissements et les crampes abdominales. L'ictère dure de 1 à 3 semaines, et la guérison complète peut prendre de 8 à 12 semaines ; les mortalités sont rares (0.4 %). L’hospitalisation concerne en moyenne 22 % des adultes infectés. Pendant la convalescence, le patient est souvent faible et parfois déprimé. La maladie est habituellement plus sévère chez les adultes que chez les enfants.

 

Liens internet traitant de l'hépatite A.

 

 

 

 

 

HEPATITE B

 

L'OMS évalue à plus de 350 millions le nombre de porteurs chroniques du virus de l'hépatite B en 1998 et cause 1 million de morts par an. On trouve surtout les porteurs en Afrique et en Asie.

 

Les symptômes et les signes de la maladie sont très variés. En effet, certaines des personnes infectées peuvent ne ressentir que de légers symptômes, alors que d'autres peuvent avoir des symptômes de grippe ou encore présenter une jaunisse.

 

Quelque 10 pour cent des sujets infectées deviennent des porteurs pouvant transmettre la maladie. Est défini comme porteur chronique tout individu dont le sang contient encore des antigènes HBSAg (antigènes de surface du virus de l'hépatite B) six mois après l'infection. Par la suite, un certain nombre de ces porteurs chroniques sont atteints de lésions du foie : cirrhose ou cancer primitif du foie. Ces derniers peuvent transmettre la maladie.

 

Souvent, les porteurs n'ont aucun symptôme et peuvent de ce fait infecter d'autres personnes sans s'en rendre compte. Dix pour cent des adultes et 90 % des nourrissons infectés peuvent faire une hépatite chronique susceptible d'évoluer vers une cirrhose ou vers un cancer du foie. Environ un pour cent des sujets ayant contracté l'hépatite B dans sa forme aigue décèdent rapidement. Au Canada, la maladie se transmet surtout par contact sexuel et par injection de drogues, et parfois par l'exposition en milieu de travail à du sang et à des liquides organiques infectés.

 

C'est une persistante chronique causée la plupart du temps lors de transfusions sanguines ou par voie sexuelle. Les infections sont aussi contractées par des seringues ou aiguilles contaminées.

 

Le virus de l'hépatite B est associé à la présence de nombreuses particules d'aspect viral dans le sang d'individus infectés ou de porteurs asymptomatiques. Baruch S. BLUMBERG a reçu en 1976 le prix Nobel de physiologie et de médecine pour son travail sur l'antigène A et la biologie de l'hépatite B. Cet antigène existe sous 3 formes morphologiques distinctes.

 

La forme prédominante est une particule sphérique, avec un diamètre d'environ 22 nm. On trouve aussi des filaments ou des particules tubulaires de 22 nm de diamètre et de longueur variable. La troisième forme est une particule de 42 nm de diamètre et avec une morphologie complexe. Les plus petites particules de 22 nm de diamètre ne contiennent pas d'acide nucléique. Elles possèdent un antigène de surface appelé HBsAg. La particule de 42 nm, appelée aussi particule de Dane, représente le virion complet. Elle possède un ADN bicaténaire et au moins deux antigènes, HBsAg et HBcAg. Ce dernier se trouve à l'intérieur du virus.

 

 

La phase d'incubation de l'hépatite B est plus longue que celle de l'hépatite A. Les symptômes sont les mêmes, mais l'apparition de ceux de l'hépatite B se fait de façon plus graduelle. Au début, la maladie est difficile à diagnostiquer. Elle se manifeste que par une fièvre légère et des éruptions cutanées. Plus tard apparaît la phase ictérique caractéristique (cette phase est notamment caractérisée par l'émission d'urines foncées, de selles décolorées et par le jaunissement du blanc de l'oeil et de la peau), accompagnée de l'augmentation des paramètres biochimiques (élévation des taux de transaminases et de bilirubine). La maladie est rarement mortelle et régresse spontanément. Dans la plupart des cas, les virus disparaissent du sang quand les fonctions hépatiques reviennent à la normale.

 

Il existe un autres virus responsable de l'hépatite : le virus delta qui bien que distinct des virus A et B a besoin du virus B pour se développer, les virus non A et B qui forment un groupe hétéroggène, certains proches du virus A et transmis par la voie oro-fécal, d'autres apparentés au virus B et à transmission sanguine. L'une des épidémies les plus fameuses est survenue à New-Delhi en 1956 à partir des eaux de distribution contaminées par des eaux usées ; 30 000 cas ont été recensés. Les études sérologiques attribuent l'épidémie au virus non A non B.

 

Heureusement, le développement des techniques du génie génétique a permis la production d'un vaccin efficace. Le vaccin de l'hépatite B est cher et risqué car suspecté de générer le syndrome de fatigue chronique, mais cette suspicion n'est pas prouvée à ce jour.

 Autre site concernant l'hépatite B :

Hépatite C

 

On estime à 4 Millions d’américains infectés depuis 30 ans (1,8 % de la population). L’infection du foie, habituellement chronique et incurable est 4 fois plus fréquente que le HIV. Le virus n’a été identifié qu’à partir de 1989 et beaucoup de questions restent pour le moment sans réponse. (traduction personnelle d’une CHRONIQUE FSNET).

Autre site concernant l'hépatite C : 

Hépatite E (HEV)

 

Hépate E est une particule de 32-34 nm de diamètre. Des particules plus petites (27-30 nm) sont souvent retrouvées dans les fécès.

 

L'hépatite E est clinicalement indistinctible de l'hépatite A. La dose infectante n'est pas connue.

 

Le diagnostic est basé sur les caractéristiques épidémiologiques de l'infection et de l'absence de virus de l'hépatite A ou B dans les tests sérologiques. La confirmation se fait par l'identification au microscope électronique de particules de 27-34 nm dans les fécès.

 

HEV est transmis par voie féco-orale. La transmission personne à personne et par l'eau a été documentée.

 

L'hépatite E est une épidémie sporadique et endémique souvent associée à la contamination de l'eau consommée. La plupart des infections causées par l'eau sont apparues en Asie et au Nord et à l'Est de l'Afrique.

 

La période d'incubation va de 2 à 9 semaines. L'évolution est le plus souvent favorable et la durée de l'infection est en moyenne de 2 semaines, sans séquelles. La mort concerne toutefois 0.1 à 1 % des cas (excepté les femmes enceintes dont la mortalité approche les 20 %).

 

Autres liens francophones concernant l'hépatite :

Page hépatite des Docteurs J­L. Arnaudin D. Folliot et M. Gonin sur le site SANTEWEB

Un document d'Adosen (L'éducation au service de la santé) et de l'Agence Française du Sang concernant l'hépatite incluant notamment les réponses aux questions les plus fréquentes en la matière.

Un dossier du Docteur FORTIN.

Une page de l'Université de Rennes concernant l'hépatologie

Autres sites anglophones entièrement consacrés au problème de l'hépatite :

Le site Canadien HEPNET

The Hepatitis Place

Le site très complet et personnel d'Elaine (concernant uniquement l'hépatite C)

 

 Page modifiée le 27/03/98 par B.PEIFFER

  

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