LES INFECTIONS TRANSMISES PAR DES PARASITES PRESENTS DANS L'EAU.

 

Cryptosporidium

 

GIARDIASE

Giardia lamblia est un protozoaire flagellé de l'intestin humain. La giardiase est caractérisée par de l'anorexie, des nausées, un ballonnement intestinal, de la diarrhée, etc... Parfois l'infection n'a pas d'expression clinique. Parfois aussi elle peut devenir chronique.

Au cours de l'année 1970 de nombreux cas de gardiase étaient relevés chez les touristes américains de retour de voyage en URSS en particulier à Leningrad. Entre 1965 et 1980, 42 épidémies étaient rapportées dont 19 dans le seul district du Colorado. Parmi les plus fameuses ont peut citer en 1954 celle de Portland qui touchait 50 000 personnes, en 1965 1966 celle d'Aspen une station de ski du Colorado avec 123 cas de maladies puis celle plus récente, de Rome dans l'état de New-York en 1974-1975 où le nombre de cas évalué se situait entre 4800 et 5300, celle de Camas en 1976 dans l'état de Washington avec 600 cas, celle de Bradford en 1979 avec 3 500 cas estimés.

Une alerte a été donnée le 31 juillet 98 dans la ville de Sydney concernant la contamination de l'eau courante par les parasites Cryptosporidium et Giardia, obligeant plus de 3 Millions habitants à remplacer leur consommation d'eau courante par de l'eau en bouteille ou à la bouillir. Aucune victime n'a été recensée à ce jour. La situation semblait rentrée dans l'ordre le 4 août 98, mais une nouvelle alerte avait été donnée à partir du 22 août 98.

 

Ces épidémies proviennent habituellement d'eaux de surface considérées comme d'excellente qualité, exempte de contamination fécale et qui ne font pas l'objet de traitement ou d'une simple désinfection sans étape physico-chimique de coagulation - filtration en particulier. Les kystes de Giardia, bien connus pour leur résistance aux agents chlorés, restent donc contaminants dans l'eau de distribution. Les risques sont accrus chez les touristes, les campeurs, les randonneurs.

Les aliments les plus concernés par ce parasite sont les salades de fruits, les sandwiches, les végétaux frais, les salade de pâtes et les conserves familiales de saumon (Journal of Food Protection (5) 1993 451-56). 

 

CRYPTOSPORIDIUM

 

Généralités - présence dans l'environnement

Le caractère pathogène humain n'est connu que depuis 1976.

Cryptosporidium est un protozoaire, c’est à dire un parasite. On reconnaît dans le genre 4 espèces C. parvum et C. muris rencontrées chez les mammifères et C. baileyi et C. meleagridis isolées chez les oiseaux. C. parvum est, de loin, la principale espèce responsable des cas de maladies humaines et animales. Seule une espèce de C. parvum est infectieuse.

Les Cryptosporidium sont d'importants contaminants de l'eau (eau courante ou piscine). Cryptosporidium infecte de nombreuses espèces d'animaux (vaches, chèvre, moutons), des animaux domestiques, et des cerfs et autres animaux sauvages). La transmission se fait par voie fécale ou par voie orale. Le lait cru, les abats et les saucisses crues sont les nourritures les plus vraisemblablement contaminées. Toute autre nourriture incluant les fruit et légumes pourrait être contaminée à travers l’eau de lavage ou le purin (salade, jus de pomme…).

Les oocystes peuvent rester viable pendant près de 18 mois dans un environnement frais humide ou mouillé. Ils sont assez communs dans des fleuves et lacs, surtout lorsqu’il y a eu vidanges ou contamination animale. Cependant, le séchage à température ambiante réduit considérablement l’infectivité des oocystes.

Une étude faite par le Journal of the American Medical Association (1994 1592-96) suite à une intoxication démontre que Cryptoporidium survit plusieurs jours à température ambiante dans un pH acide (ex. le jus de pomme incriminé étudié - pH 3.8 à 4) et des semaines en congélation.

Une température de 65°C inactive les oocystes en 5-10 minutes. Les oocystes de C. parvum oocystes sont capables de vivre dans des températures froides et chaudes jusqu’à ébullition.

Les oocystes sont remarquablement résistants à beaucoup de désinfectants (incluant le chlore). 1 mg/L d'ozone permet cependant de détruire plus de 90 % de parasites en 5 minutes (étude de Korich (Applied and Environmental Microbiology 56 (5) 1990 1423-1428). D'ailleurs les autorités de Milwaukee ont installé des équipements de traitement des eaux à base d'ozone après l'épidémie de 1993.

 

Epidémiologie

Du point de vue épidémiologique, les Cryptosporidium sont associés aux maladies diarrhéiques dans toutes les parties du monde à des taux qui n'ont rien à envier aux pathogènes les plus habituels.

L'incubation varie de 2 à 14 Jours. La maladie est caractérisée par une diarrhée aqueuse et sanglante, des maux de tête, crampes abdominales, nausées, vomissements et une légère fièvre. La conséquence indirecte peut être une perte de poids et une déshydratation. La maladie peut être fatale lorsqu’elle touche les personnes les plus fragilisées, mais est évolue généralement favorablement en quelques semaines (1 à 3 semaines - jusqu’à 6 éventuellement). Des doses très basses sont capables d'initier l'infection, probablement moins de 100 oocystes.

Des phénomènes de malabsorption des graisses et des hydrates de carbone peuvent se présenter particulièrement au cours du SIDA car les infections à Cryptosporidium ont été souvent décrites chez les immunodéprimés.

La forme pulmonaire est associée à de la toux et à une fièvre tempérée.

Il existe des porteurs sains du parasites.

Le nombre de cas rapportés en Angleterre et Galles en 1994 était de 4424.

En 1987, la ville de Carrollton en Georgie (16.000 habitants). L'eau distribuée était pourtant traitée par coagulation, sédimentation, filtration puis désinfection, le taux de chlore résiduel libre étant de 1.5 mg/l à la station de traitement.

En 1993 plus de 403.000 habitants de Milwaukee, dans le Wisconsin, devinrent malades suite à la consommation d'eau contaminée par ce parasite. 100 personnes immuno-déprimées y trouvèrent la mort.

 

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Page modifiée le 06/08/00 par B.PEIFFER

  

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